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Une éducation pour l’Emergence de Madagascar

Une éducation pour l’Emergence de Madagascar
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Durant cet été, un projet de réforme a mis en lumière les clivages entre les populations, aisées et modestes, rurales et citadines, mais aussi entre les Pouvoirs publics et les partenaires sociaux, avec la refonte du système éducatif.

La vraie politique commence dès lors que les autorités doivent conjuguer des intérêts divergents face à une problématique structurelle, nécessitant obligatoirement un changement. A Madagascar, l’éducation des enfants est l’une des causes principales du retard pris dans le développement. Quelques chiffres viennent éclairer la situation actuelle, jugée insatisfaisante :

  • Seulement 6 % des enfants de 7 à 14 ans savent compter,
  • Sur 100 enfants, seulement 32 finissent le cycle primaire et entre en secondaire,
  • Sur 100 enfants, 9 seulement achèvent le lycée.

On évalue jusqu’à 27 % de taux de rétention scolaire dans le Sud.

Aujourd’hui, le gouvernement par le biais de son Ministre de l’Education Nationale, Marie-Thérèse VOLAHAINGO a pris la décision de revenir à un calendrier scolaire établi du temps de Philibert TSIRANANA, marqué par les grandes vacances durant les mois de Janvier et Février. Puis, le Ministre est revenu sur la décision de supprimer le Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires qui serait pourtant un des motifs de la déscolarisation en milieu rural. Les organisations syndicales s’insurgent face à ces décisions qu’ils jugent inadaptées et ne prenant pas en compte leurs diagnostics.

A y regarder de plus près, les positions sont toutes défendables que ce soit aussi bien du côté des syndicats que de celui de l’Etat. Ce dernier se voit reprocher d’avoir pris une décision unilatérale or le principe d’une gouvernance exécutive est de prendre aussi des décisions unilatérales. Tout comme les accords signés, avec la présidence précédente, ils ne peuvent s’inscrire dans le marbre si le Président actuel l’apprécie, autrement. La voie du dialogue social est toujours intéressante ce que revendique légitimement les syndicats. A écouter leurs arguments, ils donnent crédit et corps à leurs positions basées sur une connaissance fine du terrain.

« Dites-moi un seul pays développé qui enseigne en langue étrangère »

Jeanne DINA, professeur d’histoire

Néanmoins, toutes les parties prenantes doivent s’interroger sur un aspect transcendant les divergences liées aux positions des uns et des autres. Est-ce que le système éducatif actuel correspond à la projection voulue par le Président dans son plan pour l’Emergence ? Dans cette question, viennent ainsi la formation de la population, l’offre de qualifications en concordance avec les besoins du marché, l’intronisation de la numérisation et e-learning pour résoudre les discriminations territoriales et régionales.

La révision calendaire, la lutte contre la déscolarisation et la prise en compte du monde rural dans l’éducation apparaissent comme une évidence pour tous les acteurs, en revanche, créer son modèle d’éducation est un sujet national auquel il convient d’apporter une proposition forte. A titre d’illustration, le seul choix de savoir quelle langue doit-on utiliser dans l’enseignement est déjà source de désordre, voire de différence abyssale entre le secteur privé et public, à Madagascar.

©Crédit photo

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A propos de l'auteur

Gregory SILENY

CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l'analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l'Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com

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