Présidentielle 2023 : Tout sauf Andry Rajoelina
Huit candidats ont décidé de se dresser contre la candidature du président sortant, Andry Rajoelina, suite au scandale lié à sa binationalité. Parmi eux, figurent deux anciens présidents, Hery Rajoarimampianina et Marc Ravalomanana, déterminés à retrouver le palais présidentiel. La question qui se pose est la suivante : cette contestation basée sur les textes inhérents à la constitution peut-elle aboutir ? Peut-on envisager une opposition capable de renverser le régime en place de manière démocratique ?
À Madagascar, le climat politique ne ressemble pas encore à la vague de contestation qui secoue plusieurs pays d’Afrique centrale et de l’ouest du continent. Les crises cycliques semblent appartenir au passé. Contrairement aux années précédentes, la démocratie prévaut, conférant à la Grande île une place particulière sur le continent. La prochaine démission d’Andry Rajoelina ne fait que renforcer l’émergence d’une jeune démocratie. Cependant, avec l’annonce officielle de sa candidature, les débats actuels suscitent encore de nombreuses interrogations.
La controverse entourant la binationalité devient progressivement un sujet récurrent. Elle semble émerger pour masquer les lacunes actuelles des candidats. Comment ne pas y voir un vil stratagème dans le seul but de renverser le président en exercice ? Si la démocratie progresse sur le plan institutionnel, en revanche le débat intellectuel autour des idées nécessite encore une évolution sur la scène locale. La binationalité serait-elle un prétexte pour mieux masquer les véritables enjeux. Comment pouvons-nous exclure nos compatriotes en raison de leur double nationalité ? Environ 2 000 Malgaches sur le territoire national sont concernés directement par cette question. Dans le passé, l’ancien candidat, le Pasteur Mailhol, avait fait une déclaration marquante au sujet des îles éparses le 9 décembre 2019 : « Seuls ceux qui n’ont pas la nationalité française du côté malgache ont le droit de revendiquer les îles éparses. »
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Patrick Rajoelina, a été vivement critiqué pour ne pas parler malgache, ce qui a soulevé des interrogations sur sa double appartenance, notamment en tant qu’ancien fonctionnaire de l’administration française. Cependant, la véritable question qui se pose est la suivante : en quoi Andry Rajoelina aurait-il délibérément nui aux intérêts de Madagascar ? Si le moindre soupçon persistait, il n’y aurait pas eu de débat, car le peuple l’aurait destitué de manière claire et incontestable.
Ainsi, il est essentiel que l’opposition à Madagascar prenne conscience de l’importance de ses actions et de l’impact qu’elles peuvent avoir sur l’avenir du pays. Se focaliser sur des questions telles que la binationalité, au détriment des véritables enjeux, risque de les éloigner des préoccupations réelles de la population. Une opposition qui se trompe dans son combat court le risque de perdre l’élection présidentielle, et par conséquent, de priver le pays de l’opportunité de bénéficier d’une alternance démocratique. Il est donc temps de recentrer le débat sur les questions essentielles qui préoccupent les citoyens et de proposer des solutions crédibles pour l’avenir de Madagascar. Malagasy au pouvoir, malagasy dans l’opposition, offrez-nous un vrai débat politique !