Mai 1972, la révolution malgache : Comment raconter l’Histoire, 50 ans après ?

Un narratif multiple

Mai 1972. On l’appelle le « Mai Malgache ». Le pays récemment sorti de la période coloniale vit un moment historique qui le fera basculer vers la deuxième république. Les accords de coopération avec la France sont décriés, très critiqués et furent considérés comme un prolongement d’une colonisation déguisée. Les acteurs de cette révolution réclamèrent une « deuxième indépendance » en plus des revendications sur l’enseignement et les salaires. Cette révolution fut considérée par les autorités comme un complot communiste venu de l’étranger tandis que les Français y voyait une révolte nationaliste indépendantiste, le drapeau était omniprésent : le drapeau blanc et rouge aux couleurs de l’ancien royaume de Madagascar. D’autres y voyait une lutte de libération culturelle, une forme de militantisme contre l’emprise de l’ancien pouvoir coloniale sur le système éducatif malgache. Dans tous les cas, le modèle postcolonial s’effrita et laissa place à un nouveau modèle, celle de la malgachisation. La langue Malgache reprend le pas sur le Français. 

Les mises en récits, les mises en mots et en images 

50 ans après, comment raconter cette Histoire ? Quels regards portés sur cette révolution Malgache ?. Le Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques organise une journée d’études sur cette période historique, le mercredi 13 avril 2022 à l’Inalco, Paris. Des chercheurs de différentes disciplines, établis en France et à Madagascar, vont mettre le focus sur les événements historiques de mai 1972 à Madagascar et les pose comme objet principal d’étude afin d’ouvrir et d’explorer de nouvelles perspectives de recherche : « Madagascar, Mai 1972 : les mises en récits, les mises en mots et en images ».

L’événement sera illustré par une exposition de photos dans le Foyer (devant l’auditorium) et suivi d’une vente d’ouvrages des éditeurs l’Hémisphères et l’Harmattan. Il sera également diffusé en direct sur la chaîne « Youtube Andriamanivohasina ».