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Madagascar : Oser parler de l’échec pour se réinventer et construire l’avenir

Madagascar : Oser parler de l’échec pour se réinventer et construire l’avenir
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Madagascar est-il un pays en échec ?

On ne choisit pas son pays, ni son lieu de naissance, certains naissent dans des pays en guerre, d’autre dans des pays riches et prospères et les Malgaches dans leur grande île. Vu de loin, une île paradisiaque à fort potentiel mais avec une histoire politique mouvementée et cyclique, une population pauvre avec des spatules aux pieds. Madagascar est-il un pays en échec ? Tristement, on pourrait répondre « pour le moment » par l’affirmatif. La colonisation a certainement façonné plus d’un demi-siècle l’histoire du pays, mais l’on ne pourrait pas incomber totalement la responsabilité de l’échec apparent à elle seule, à savoir l’héritage colonial persistant. Depuis la déclaration de son indépendance, le pays n’a cessé de reculer. La responsabilité des Malgaches explique une part importante dans l’histoire de son échec. Et si on parlait justement de nos échecs ? Et si on commençait à traquer les erreurs et les échecs de ces 60 dernières années pour en faire une source d’inspiration pour relever et faire émerger le pays ? Oser parler de l’échec comme moyen et outil d’apprentissage nous permettra de nous réinventer.

Soa lavo hahay mamindra

Ancrée dans la philosophie Malagasy, l’apprentissage dans l’échec fait partie de la vie quotidienne, l’adage « Soa lavo hahay mamindra » fait référence à l’enfant qui tombe des dizaines de fois avant de maîtriser la marche. On s’aguerrit dans l’épreuve de l’échec et même si l’on trébuche, on lutte encore à genoux pour se relever.  Ce regard différent de l’échec nous permettra de nous relever tant que l’on gardera en tête l’objectif, « faire marcher le pays ». Cela implique d’avoir une vision, une mission et des valeurs.  Madagascar est un pays « jeune » dans l’apprentissage de son développement. Certes, avec un retard de développement considérable qui pourrait lui coûter cher si on ne ressaisit pas assez vite, car la course du temps est différente de nos jours, si les pays occidentaux ont pris des siècles pour façonner leur monde et leur progrès, aujourd’hui les pays comme Madagascar devraient plutôt faire des sauts dans presque tous les domaines, notamment les secteurs politiques, technologiques, numériques, etc. pour arriver un tant soit peu à un bourgeonnement d’un vrai développement et du pays et de la population. Oser parler de nos échecs, c’est éviter les faux semblant, du tout va bien et la fuite en avant de l’autruche, c’est nous soumettre, sans concessions, à voir ce qui ne va pas, à faire un bilan de notre histoire, de nos expériences politiques et apporter les réponses et les actions adéquates aux valeurs socio-culturelles du pays. Cela fera appel à plusieurs vastes réformes : reformer l’état, défaillant car inopérant dans l’exécution des opérations, et trop distrait dans le social.

Reformer les pensées figées dans l’attentisme et embourbées dans le statu quo. Reformer la notion même du développement, trop orienté vers un occidentalisme qui ne se marie pas forcément à la culture Malgache. Réinventer et rétablir la réussite Malgache pour imaginer le Madagascar de demain. Faire ensemble, car enrichi de notre diversité nous pourrons voir éclore collectivement le modèle Malgache enviable dans le monde entier. Ancrer profondément les valeurs traditionnelles, telles que la solidarité, et le fihavanana Malagasy dans le socle du développement. Gageons que le temps pris pour faire cette analyse introspective de nos échecs ne soit pas du temps perdu et puisse nous être utile pour construire un avenir.

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