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Quelle politique face à la crise sanitaire ?

Quelle politique face à la crise sanitaire ?
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La crise sanitaire va laisser des traces indélébiles. Une économie malagasy paralysée, un moral atteint, des perspectives de croissance limitée et une population qui souffre. Le plus douloureux dans cette crise de la Covid-19 est sans doute la non « suspension » dans le temps, de tous les maux dont souffre Madagascar, depuis plus de 15 ans. La grande famine dans le sud, la pauvreté structurelle et dominante dans toutes les catégories de la population, les disparités des territoires ou encore les problèmes de santé et d’Éducation qui affectent une grande partie du pays. Tous ces défis et ces problèmes structurels sont à l’origine de la déliquescence malagasy. La Grande île a toujours fonctionné sur un mode de gestion basé sur l’urgence. Tous les régimes précédents ont été périclité par ce mal consanguin. Mais comment procéder lorsqu’une urgence comme la crise sanitaire mondiale actuelle vient surplomber toutes les autres urgences ? Pour les autorités malagasy, il s’agit d’une situation singulière qui provoque des sueurs froides dans le dos surtout pour les analystes et observateurs faisant dans la prospective. Comment renouer avec un climat socio-économique antérieur à la Covid-19 alors que celui-ci était déjà indigent pour répondre aux besoins de tous les secteurs économiques et de la population ?

Une ambition revue à la baisse

Le nouveau cycle démocratique entamée depuis 2013 avait laissé un goût d’optimisme à tous les niveaux pour Madagascar. La restauration de la démocratie, la volonté d’instituer un modèle social et économique sur le plan national, l’éclosion du monde sportif voir culturel, tous ces indicateurs entrevoyaient des perspectives « heureuses », après tant de désespoirs. Aujourd’hui, l’une des questions qui mérite d’être posée est la suivante : Est-ce qu’une population d’un pays moins avancé (PMA), comme Madagascar, peut-elle être tolérante avec ses autorités, surtout dans une période dite de « guerre »[1] avec cette lutte non terminée contre la Covid-19 ?

Sur le plan instructif et démocratique, une telle maturité et un tel détachement semblent difficiles à adopter. Dans une économie, où plus de 15 millions de personnes vivent en deçà du seuil de pauvreté, consentir à des efforts apparaît indécent à certains égards. Pourtant, l’enjeu présidentiel se situera bien dans cet espace restreint, entre faire comprendre que cette crise qui perdure est désastreuse, puis proposer un plan de relance ingénieux qui va plus loin que les milliards d’ariary prévus par la loi de finance.

[1] « Le monde entier fait face à une grande guerre, une guerre mondiale, contre l’épidémie de Coronavirus. Un seul ennemi attaque plusieurs pays. Le Covid-19 a tué des milliers de personnes à travers le monde. Au moment où je vous parle, aucun pays n’est épargné. Madagascar doit aussi faire face à cela. Ce n’est pas une armée qui nous attaque. Ce ne sont pas des pays qui se combattent ». Discours du Président Andry Rajoelina, le 5 avril 2020 à Antananarivo

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A propos de l'auteur

Gregory SILENY

CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l'analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l'Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com

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