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(Omni)présence d’Andry Rajoelina

(Omni)présence d’Andry Rajoelina
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Madagascar vit désormais au rythme des allocutions de son Président et des informations qui sont partagées avec la population. Cette omniprésence a le mérite de rassurer, de mesurer l’inquiétude sur l’Île mais l’opposition commence à émettre des critiques sur la gestion du Coronavirus.

Andry Rajoelina est un président dynamique, volontariste et patriote. Ces qualités sont presque admises de tous, incontestablement chez ses partisans.  Peut-être, Madagascar n’a jamais eu autant besoin de ces dispositions face à la plus grande crise sanitaire de ce siècle. Dans ces circonstances exceptionnelles, les préoccupations des concitoyens se sont vite détournées de la suppression du sénat, le projet Tanamasaondro et même les Îles Éparses,  impensable, quelques mois plus tôt. C’est dire la gravité et la prise de conscience qui habitent l’ensemble du pays. La presse locale est sur le même ton. Midi Madagasakira a créé une rubrique Covid-19, tandis que Tribune Madagascar suit de très près son confrère dans la couverture médiatique, en y consacrant pléthores d’articles. L’Express Madagascar tempère avec davantage de diversités dans le traitement de l’actualité.

La guerre de la communication semble être gagnée !

Le gouvernement malgache a saisi rapidement la gravité de la situation. S’appuyant sur les précédents chinois et européens, où Wuhan, en Chine et la Lombardie en Italie ont été les plus grièvement touchés.  L’autre terrain épidémique, faites de psychose et de fake news en tout genre ont été anticipé par les autorités malagasy pour éviter une panique générale. Andry Rajoelina est, quant à lui, parti au front pour occuper l’espace médiatique. Il semble évident, plus la présidence informera en temps réel et privilégiera la transparence moins les contradicteurs aux mauvaises intentions pulluleront. Néanmoins, cela n’a pas empêché la diffusion d’un témoignage à charge expliquant une campagne mensongère du gouvernement sur les véritables chiffres de cas de coronavirus détectés. l’État a pris très au sérieux cette affaire en investiguant sur son origine avec toutes les sanctions qui s’annoncent d’une grande sévérité. 

« Laissez-nous sauver les malgaches »[1]

À Madagascar, l’établissement du Covid-19 est une double peine. Dans un pays où la pauvreté endémique bat son plein, la politique de santé publique n’est pas encore au rendez-vous. Cette superposition de problèmes, amplifiée par la couche « Coronavirus » vient inquiéter davantage. A Antananarivo, la capitale, une partie de la population ne respecterait pas toutes les mesures restrictives. D’un côté, s’érige l’indiscipline déjà observée en France et à moindre mesure en Italie. De l’autre, une frange de la population n’est pas prête à subir des pertes démesurées sur le plan financier. Des problèmes qui nous ramènent à la réalité sociale et locale de Madagascar. Au-delà du Covid-19, Andry Rajoelina et le « gouvernement velirano » doivent sérieusement envisager un État providence. Une véritable politique de protection sociale doit émerger au sortir de cette crise. Puisque plusieurs observateurs alertent sur le fait que ces situations sont vouées à se répéter sur le plan mondial.  

[1] Phrase prononcée à la Télévision par Andry Rajoelina, suite aux critiques de l’opposition politique qui se servirait du coronavirus pour déstabiliser et discréditer le pouvoir en place.

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A propos de l'auteur

Gregory SILENY

CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l'analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l'Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com

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