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Madagascar : Qui en veut à l’île Rouge ?

Madagascar : Qui en veut à l’île Rouge ?
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Les malagasy jouissent d’une réputation de peuple pacifique sans ennemi, tant en dehors de l’île que sur plan local. Pourtant, récemment, Madagascar attise une aversion sur les points sensibles  : Le remède Covid-Organics comme une alternative contestée à la stratégie « tout vaccinale », œuvre de l’Institut Malgache de Recherche Appliquée (IMRA), sans oublier les tensions diplomatiques autour des îles éparses revendiquées en 2019, maintenant, une tentative d’assassinat du Président Andry Rajoelina. En s’arrêtant sur ces seuls points énumérés, nous nous apercevons que Madagascar entend exister sur la scène internationale ce qui n’a pas été le cas, dans un passé récent. La politique étrangère malagasy peut donc sensiblement déranger…

Cette semaine écoulée, toute la communauté nationale a été surprise d’apprendre que les autorités malagasy ont déjoué une tentative d’assassinat qui visait le premier homme de la nation : Andry Rajoelina. Selon les informations relayées par la presse nationale et étrangère, les hommes arrêtés étaient au nombre de 6 dont 2 français de formation militaire, formés à l’école Saint-Cyr. Si la France s’est résolue à un mutisme, à défaut de toute déclaration officielle, l’opposition a tout de suite condamné cette entreprise d’une extrême gravité. Cette célérité est à souligner et ne fait que renforcer notre démocratie. Patrick Rajoelina, conseiller spécial d’Andry Rajoelina, a été très expansif sur le plateau de France 24 sur le but recherché par les commanditaires de cet acte déjoué, mais il convient de dire que la délivrance d’une analyse demeure complexe à ce stade de l’enquête. Le parquet malagasy a été saisi et l’enquête suit son cours en espérant avoir davantage d’informations.

Une presse française interrogative, Paris joue la carte du mutisme

La France n’a pas voulu communiquer officiellement sur ce qui se passe à Madagascar, préférant opter pour la prudence et l’avancement de l’enquête. Cependant, les positions partagées par l’AFP conjointement avec les médias français traitant de l’actualité internationale, à savoir France 24 et RFI, le message qui en découle, tend à soutenir une méfiance sur les informations partagées par Antananarivo. La situation diplomatique entre la France et Madagascar s’est davantage crispée depuis l’arrivée d’Andry Rajoelina en raison principalement du sujet épineux des îles éparses. À Madagascar, tous les malagasy attendent une restitution sans concession, en France, la classe politique ne l’entend pas de cette oreille et soutient la position d’Emmanuel Macron qui est une alternative tranchée à toute restitution.

Si certains peuvent avancer que les relations commerciales ont continué de prospérer, la politique d’aide au développement s’est accrue en période de crise sanitaire, ce n’est que la conséquence du principe et du jeu complexe relatifs à la relation diplomatique. Sur le plan intérieur, les velléités de l’opposition à occuper davantage la scène politique, à deux ans des élections se font ressentir. De là à venir perturber la démocratie, cette thèse paraît rocambolesque et contraire à ce qui a sillonné la vie politique malagasy au cours des dernières années. Toutefois, Madagascar n’est pas à l’abri de projets isolés où des « décérébrés » souhaitent tenter un coup à l’image de ceux qui s’adonnent au terrorisme. Dire que la Grande Ile a des ennemis paraît encore précoce pour le moment, tant dans sa politique étrangère que sur le plan intérieur, mais Madagascar rencontre inéluctablement une vie politique très « agitée ».

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A propos de l'auteur

Gregory SILENY

CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l'analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l'Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com

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