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Madagascar : Quel rôle joue la Banque Mondiale ?

Madagascar : Quel rôle joue la Banque Mondiale ?
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Depuis plusieurs années, les auteurs qui se sont ligués contre la Banque Mondiale sont nombreux, soutenant une vision allant à l’encontre des intérêts de l’Afrique. Le mois dernier, Marie-Chantal Uwanyiligira, en charge du suivi de Madagascar au sein de la Banque Mondiale, partageait une note de 42 pages sur la situation politique et économique de la Grande Ile. Pour les lecteurs de Madagascar Media, nous avons analysé en long et en large ce rapport qui livre des tendances et permet de voir où l’Etat doit renforcer sa politique publique.


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Madagascar peut s’appuyer sur quelques certitudes qui sont de bons augures, quant au redressement de son économie. Comme nos éditorialistes ne cessent de le dire dans chacune de leurs interventions, la stabilité politique manifeste est vectrice de rebond économique pour Madagascar. La croissance économique oscille, aujourd’hui, entre 4.7 et 5.3% ce qui est en nette amélioration depuis une dizaine d’années. Elle devrait augmenter en 2020 avec une hausse des investissements publics dans le domaine des infrastructures, de la santé et l’éducation. Cependant, cette politique de grands travaux doit intégrer le tissu entrepreneurial local pour que cette croissance ait un effet multiplicateur. Autrement dit, un cercle vertueux économique doit se dessiner pour que la croissance soit profitable à l’ensemble des acteurs du développement de Madagascar: l’Etat, les Entreprises ainsi que  les Ménages. Toutefois, cet investissement public va engendrer davantage de dette publique nécessaire pour le développement  du pays.

Une normalisation de l’économie et du climat des affaires

A Madagascar, un processus de normalisation est en train de s’installer toujours en lien avec la stabilité politique. Une politique fiscale voit le jour. La Banque Mondiale prévoit des recettes fiscales qui représenteraient 12.2% du PIB malgache. Une première. Le climat de sérénité est une assurance indispensable pour l’investissement étranger et local. Les investisseurs privés sont désormais en mesure de faire des prévisions, impensable auparavant, et disposent davantage de gages de sécurité. 4 élections successives qui se déroulent sans incidence sur le sol malagasy. C’est à relever et inédit.

Un manque de résilience de l’économie

Jusqu’à présent, l’économie malgache est fortement tributaire de bonnes conditions météorologiques. Les cyclones ont des incidences fortes sur le secteur primaire et les exportations. La Banque Mondiale recommande à juste titre le déploiement d’un plan d’urgence. L’Etat doit ainsi, prévoir des moyens de réduire les impacts humains et économiques comme l’exige toute gouvernance étatique.

Levier de croissance et limites de la Banque Mondiale

Il y a des niches économiques auxquels l’Etat malgache se doit d’agir rapidement, d’autant plus que la réalisation semble aisée, comme pour l’accès à Internet et la couverture réseau. Cette politique pourrait susciter 1% de croissance supplémentaire. La Banque mondiale ne déroge pas à ses velléités libérales puisqu’elle prône une libéralisation du marché économique et une arrivée d’autres entreprises visant davantage à concurrencer les grandes entreprises actuelles présentes à Madagascar. Cependant, l’exemple chinois démontre qu’un Etat qui réinvestit dans un actionnariat privé offre la possibilité d’avoir des entreprises fortes en capacité de concurrencer des entreprises sur le plan international.

Le + Madagascar Media : 

  • Le rapport de la Banque Mondiale apporte des satisfactions pour l’Etat malgache lié à un renouveau politique inhérent à une voie plus démocratique empruntée par les différents acteurs mais qui n’est pas à l’abri de quelques soubresauts. Puis, il y a une  propagation positive chez l’ensemble des acteurs économiques, mais la Banque Mondiale axe beaucoup sur la macroéconomie et un libéralisme comme courant économique alors que Madagascar a besoin de sortir sa population de la pauvreté endémique par la présence d’un Etat fort venant pallier les manquements de plusieurs années.
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