Madagascar : Quelles solutions pour réduire les inégalités en santé ?
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Santé, source d’inégalité sociale extrême
À Madagascar se soigner relève d’un parcours impitoyable. Réservée aux riches, la santé se monnaie, s’achète et devient un marqueur social très sélectif et une source d’inégalité social extrême. Un bon nombre de Malagasy renonce à se soigner et abandonne les démarches de soins face à la charge financière très élevée. Cette difficulté, voire même impossibilité de se soigner, touche presque la grande majorité des Malagasy aux faibles revenus, les artisans, les paysans, mais aussi les sans-abris et les chômeurs. Les campagnes sont véritablement des déserts médicaux, la mortalité y est souvent due à un diagnostic et traitement tardifs des maladies bien soignables. Tandis qu’en ville, l’argent est devenu le facteur limitant principal pour accéder aux soins. L’écart entre ce qu’on demande aux malades et leur niveau de vie dépasse l’entendement. Les factures de soins peuvent aller jusqu’à 700 millions d’Ariary versus 180 600 ariary pour le SMIC Malagasy. Alors il est évidemment triste d’observer que les narrations autour de la santé publique à Madagascar sont jonchées d’histoires malheureuses et tragiques.
Inclure la santé dans la pensée de croissance inclusive
Au vu de ces constats, la santé devrait être au centre de toutes les préoccupations politiques : c’est une urgence sociétale, un projet majeur qui nécessite un plan national. Est-il raisonnable d’envisager un accès aux soins pour toutes et tous ? Quelles sont les solutions possibles pour réduire et éradiquer les inégalités sociales de santé ? Est-il possible de créer un nouveau lien à la santé où les parcours de soins sont facilités pour les plus vulnérables ? Est-ce qu’il est utopique de penser à une couverture maladie pour aider les plus pauvres et précaires à se soigner dignement ? Nous poser toutes ces questions, c’est se donner l’opportunité de ré-imaginer une société plus humaine, fraternelle et solidaire envers les plus pauvres, c’est nous donner la possibilité d’un monde meilleur où les ressources des systèmes de santé en place deviendraient performantes et accessibles à toutes et tous. Il est urgent d’inclure la santé dans la pensée de la croissance inclusive de toute la Nation. Faudrait-il le rappeler qu’une population saine et en bonne santé participe à la croissance économique.