
Madagascar au rendez-vous avec son futur

Où sont nos richesses ?
Qu’adviendra-t-il de l’économie Malagasy dans 10 ans ? Saurons-nous transformer le futur comme le Rwanda l’a fait. Si nous ne faisons rien, la trajectoire économique et sociale du pays restera la même que ces 60 dernières années. Il faut se le dire que nous avons la capacité de choisir les voies de développement pour gagner la bataille sur la pauvreté et les inégalités. Mais pour faire ce choix, il est primordial de faire un état des lieux pour connaître les atouts dont le pays regorge, c’est la première étape fondatrice de notre développement. A quand datent les cartographies des richesses marines, souterraines et spatiales de Madagascar ? Parfois on espère se tromper en sachant que ce sont les pays étrangers qui savent plus que nous sur nos richesses. Malgré cela, de cette investigation et cet état des lieux approfondis naîtront les idées et les actions transformatrices dont le pays a besoin. Viendra ensuite le temps de l’innovation pour bâtir et transformer le futur.
Penser à la continuité du développement
La 18ème session de la conférence générale de l’ONUDI (Organisation des Nations Unis pour le Développement et l’Industrie) qui s’est tenue récemment à Abu Dhabi soulignait l’importance pour l’Afrique de réussir son entrée dans la 4ème ère de la révolution industrielle, de choisir une politique de développement économique durable, inclusive et soucieuse de l’environnement, de favoriser l’esprit entrepreneuriale, de partager la richesse, la croissance inclusive par la création des métiers décents, de bâtir des infrastructures industrielles basées sur la connaissance et l’innovation.
Ces grandes lignes esquissées à Abu Dhabi ne devront pas rester lettres mortes mais peuvent constituer à l’élaboration des feuilles de route pour notre transformation future. Elles devraient mener à des réflexions pour l’établissement des plans d’actions concrètes, immédiates et à venir avec une certaine continuité quelle que soit l’alternance démocratique qui adviendra dans les années à venir. Nos politiciens doivent – et ils le peuvent – penser à la possibilité d’une l’alternance démocratique en conjonction avec une continuité du développement. Un projet de développement qui se conçoit au-delà des régimes politiques, au-delà des querelles politiques, au de-là des temps politiques. Le Plan Marshall1 en 1947 (ou programme de rétablissement Européen) qui a sauvé l’Europe à l’issue de la deuxième guerre mondiale a pris des années pour donner ses fruits. Il était appliqué par les régimes politiques successives et différentes. De même pour Madagascar, la mise en œuvre des grands plans et projets de développement économiques durables nécessiteront plus qu’un mandat présidentiel et devront être un sujet de réflexion de nos politiciens afin de trouver un accord commun de continuité de développement. C’est ça l’expression ultime de l’amour du pays en politique ! La capacité d’aller au-delà de la politique politicienne. Penser à la continuité du développement. Nous ne pouvons plus nous permettre de tout recommencer tous les 5 ans. Nos politiques devront trouver une certaine cohérence, une logique de développement et assurer une continuité quand il s’agit de penser au développement et de l’émergence du pays.
A lire aussi : Poutine, serait-il la solution pour Madagascar ?
Dans un monde en perpétuel changement, embrasser ces changements attendus et le développement industriel 4.0 à venir du pays ne se limite pas au « moramora ». Un nouvel état d’esprit confiant avec une forte détermination de réussir est indispensable. Cessons de voir nos problèmes et apportons des solutions avec la contribution et le partenariat de tous : l’état et le secteur privé.
Madagascar se lève !
Fabien Gaston RAZAKANDRAINIBE, Editorialiste.
[1] Il y a 60 ans, le plan Marshall [archive] – Échos des USA, no 8, mars-avril 2007, p. 7
[mo-optin-form id=2]