Madagascar : De l’unité pour reconstruire le pays
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Covid-19, une opportunité pour se réinventer
La prise de conscience provoquée par la crise du Coronavirus nous a fait réaliser que notre modèle politique et économique était fragile et est en train de s’effondrer en apportant dans sa chute des vies et des souffrances humaines que l’on aurait pu éviter. Le besoin de changement est une réalité. Pour Madagascar, cette crise sanitaire « totalement nouvelle et imprévisible » pourrait permettre de faire progresser et cristalliser des nouvelles idées pour donner au pays sa capacité de résister non seulement à cette crise sanitaire violente mais aussi de devenir résilient. Madagascar tient là une opportunité pour se réinventer en favorisant une révolution des pensées, la production locale, la transition agroécologique et l’industrialisation du pays. Afficher un nouveau visage de Madagascar est possible. C’est un long travail à construire. Il y a beaucoup à faire, beaucoup de mises en commun des ressources, des idées qui permettront d’aller plus vite et créer un autre Madagascar. Répondre aux défis que les Malagasy vivent au quotidien, c’est être capable de s’élever au-dessus de la crise et de jouer une politique de maturité que les Malagasy attendent. Cette unité est nécessairement indispensable pour la construction, à commencer en premier d’un Madagascar sanitaire doté d’un système de santé amélioré et accessible à tous.
L’unité est indispensable pour reconstruire le pays
L’unité est la base fondatrice du renouveau de Madagascar, d’une Nation unie. L’histoire nous enseigne que la division est le problème majeur de notre développement, les attitudes de rejet, les diverses divisions politiques, les rivalités exacerbées, les politiques d’opposition aveugle ont contribué à la discontinuité voire même l’arrêt du développement social, économique et culturel du pays. Le pays a été toujours travaillé par les conflits de politiques politiciennes, par la division, ce sont à travers ces oppositions que s’est construit le Madagascar d’aujourd’hui. Les divisions ne se résolvent pas en temps calme alors d’autant plus qu’en temps de crise sanitaire faire appel à l’unité est donc une démarche volontariste, c’est retrouver et assurer la continuité de l’État. Il va falloir trouver des nouveaux arrangements. L’unité est indispensable pour reconstruire le pays. Il faudrait aux politiques de trouver d’autres moyens pour rebondir vers un monde meilleur. La question du monde d’après devrait préoccuper tous les dirigeants politiques Malagasy. Comment répondre à cette crise au mieux, sur le plan sanitaire, économique et social ? D’une part, cela nécessiterait des nouveaux projets concrets sur le court terme pour répondre à l’urgence sanitaire et pour qu’aucun Malagasy ne soit pas oublié au bord du chemin dans la turbulence très forte de la crise sanitaire que le pays traverse actuellement, c’est cela le gain de l’unité et de la solidarité. D’autre part, il faudrait réfléchir ensemble sur le moyen et long terme pour la construction d’une Nation résiliente. D’autres crises comme celle-ci se répéteront dans le futur et l’anticipation est la clé de la réussite, Il va falloir alors désormais se pencher sérieusement aux questions : Comment donner à chaque Malagasy une assurance que leur vie, leur santé, leur éducation, leur prospérité collective soient les nouvelles priorités ; quel système productif mettre en œuvre pour reconstruire le pays ? Quel plan de relance pour l’économie Malagasy ?
En finir avec la multiplication des récits politiques déconnectés et incohérents
Ces questions doivent être abordées avec une vision endogène, solidaire et unie de tous les bords politiques. Il nous faudrait trouver le chemin de l’unité et l’élargir, rassembler tous les acteurs et coordonner pour avancer et avoir un impact positif pour le pays. L’unité serait donc un progrès politique majeur nécessaire à l’émergence et à la continuité du développement durable de la Nation. Cette unité est indispensable, c’est une invitation à chaque parti de faire un saut politique vers une certaine idée de la solidarité Malagasy et commencer à réaliser ensemble que chacun peut avoir ou changer sa méthode mais on ne change pas de cap : avoir un objectif commun, le rayonnement de Madagascar. La crise du coronavirus pourrait donc permettre à Madagascar et ses politiques de se réinventer. Il faut en finir avec la multiplication des récits politiques qui sont ceux des partis où chacun se raconte son histoire, son interprétation, des discours parfois déconnectés et incohérents de ce que vivent les Malagasy. Quand chacun souhaite dire à sa manière cette crise extraordinaire, les Malagasy, quant à eux n’en voit plus la cohérence, la parole politique divisée devient alors inintelligible, on montre le mouvement, on décrit des actions mais on ne sait pas où on va. La crise du coronavirus à Madagascar révèle la difficulté de transmettre des idées aussi simples que de se laver les mains, la distanciation sociale ou de porter un masque.
Investir ensemble dans l’avenir du pays
L’unité est donc primordiale pour sortir de la crise sanitaire, les politiques ainsi que toute la population devraient se créer cette volonté d’unité, de faire nation pour lutter contre le coronavirus. Faire un peu plus nation que de se lancer dans des aventures personnelles et partisanes. Il est plus que jamais que chacun transcende son rôle et sa responsabilité et se mette à renouer avec un nouveau récit national, penser à l’union et à la réconciliation avec tous. Les politiques peuvent investir ensemble dans l’avenir du pays. Faire union nationale est possible. Il faudrait donc mettre en place une coalition « nouvelle ». Si les politiques pouvaient se mettre d’accord, Madagascar pourrait avancer dans la lutte contre le coronavirus et aussi à son développement durable. Cela ouvrerait une nouvelle voie politique, un progrès politique dont le pays a besoin pour construire de la confiance et redonner la crédibilité aux paroles politiques.