Les Malagasy et l’injustice climatique : Un peuple en désarroi face à une catastrophe annoncée

Un peuple en désarroi

En l’espace de trois semaines le quotidien des Malagasy s’est transformé en un vrai cauchemar : pertes de centaines de vies, destructions des milliers d’habitats, inondations des centaines de villes, des milliers de villages et d’innombrables champs de culture suite aux passages successifs de trois cyclones sur une période de quatre semaines. 

Alors que la saison de pluie ne fait que commencer, sans répit, toute la population s’attend, en désarroi et impuissant, dans les semaines qui viennent d’autres cyclones dont les trajectoires pourraient traverser la Grande Ile. 

Si les cyclones font partie des formations météorologiques annuelles incontournables de l’île, et de la région de l’Océan Indien, leurs répétitions et leurs intensités révèlent le dysfonctionnement de notre planète. Les pays comme Madagascar, situés dans l’Océan Indien, subissent injustement et de plein fouet les effets dévastateurs du changement climatique. Indéniablement, les cyclones sont le bout de la chaîne d’un effet domino, des actions initiales et irresponsables commises ailleurs, notamment dans les pays développés où les climatiseurs tournent à fond toute la journée, où les ressources énergétiques sont utilisées à flot, voire gaspillées, où le mode de consommation et de vie ne considère pas ni les générations futures ni les effets immédiats de l’augmentation de l’effet de serre causé par leurs actions. Le début d’un scénario apocalyptique se joue actuellement dans les océans, mais nous refusons de le voir ou le reconnaître. Les océans n’ont jamais atteint ces températures, et ce, pour la sixième année consécutive. La teneur en chaleur des océans constitue un indicateur majeur du réchauffement anthropique. Les mers absorbent de plus en plus de chaleur excédentaire, présente dans l’atmosphère. La responsabilité cumulée des pays industrialisés, dont la plupart se situe en occident est indéniable et dont les résultats ont pour conséquence une forte émission des gaz à effet de serre, qui à leur tour réchauffe les mers et les océans et favorisent les formations répétées des cyclones.

Vers une perte de grands équilibres écologiques

Si les pays occidentaux refusent d’apporter le changement dans leur mode de vie et de consommation, logiquement cela mènera à la perte de l’équilibre climatique naturel, à des bouleversements biologiques et des écosystèmes, des dangers sanitaires, des déplacements des populations, mais aussi à des perturbations des grands équilibres écologiques, notamment le fonctionnement des mers et des océans. Une évolution qui modifiera la fréquence, l’intensité, la répartition géographique et la durée des événements météorologiques extrêmes tels que les tempêtes, les cyclones les inondations et les sécheresses. Tout cela est une très mauvaise nouvelle pour les Malagasy, les Réunionnais, les Mauriciens, les Bangladais, etc. De plus en plus de pays subissent et vont subir injustement de plus en plus les impacts visibles du changement climatique. Les phénomènes climatiques futurs seront inévitablement de plus en plus graves. Une catastrophe annoncée.