Madagascar – France : Capitaliser le voyage diplomatique
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l’analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l’Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com
Madagascar progresse sur la scène internationale à l’instar de cette seconde venue à Paris, d’Andry Rajoelina depuis son élection en 2018. Cette visite rythmée au cours de la semaine du 25 août a été scindée en 3 temps, avec l’objectif affiché d’impacter cette fin de mandat : la rencontre avec les entrepreneurs francophones, l’entretien avec Emmanuel Macron et l’événement consacré à la Diaspora malagasy.
Il y a des époques très différentes d’un chef de l’État à un autre, à Madagascar. Très éloigné du temps où le président était réduit aux seules visites des foyers universitaires et de l’ambassade. Andry Rajoelina a incontestablement gagné du temps en ce premier mandat électif, en accédant par le passé à la tête de la transition durant 4 ans. Son réseau et sa réputation ont sans doute participé au franc succès de cette seconde venue. Si le succès est relatif et sera jugé par la tournure prise par le plan émergence Madagascar qui doit entrevoir de nouveaux acteurs et investisseurs. La presse française, quant à elle, relativise l’euphorie malagasy où deux camps s’opposent. D’un côté, une partie de la presse française s’est félicitée de voir Madagascar à l’honneur du rassemblement des entrepreneurs francophones (REF), tout comme cette promotion de la culture malagasy entre produits locaux et musique traditionnelle. De l’autre, certains ont vilipendé les rencontres fastes à l’image de celle qui a été organisée au pavillon Dauphine.
Rendre plus attractif Madagascar
Si la délégation malagasy était « imposante » pour accompagner Andry Rajoelina, certains observateurs militent pour que le monde économique malagasy gagne des marchés à l’international, à commencer par la France. Il faut rompre avec cette idée selon laquelle seules les parts de marché accordés aux entreprises françaises vaillent. Le CAC 40 va s’accaparer des marchés au sein de la grande île, sans aucun doute. Ces investissements intègrent la vision d’Andry Rajoelina, et Madagascar les convoite. Pour autant, si émergence concorde avec l’avenir de la Grande Ile, le gotha économique malagasy doit aussi conquérir des marchés français pour réduire sa balance commerciale déficitaire. En somme, Andry Rajoelina a construit le socle de la relation diplomatique économique en rencontrant régulièrement le grand patronat français. Maintenait, il lui appartient tout comme à ses successeurs d’aller encore plus loin en créant des intérêts communs, vecteurs de richesse pour Madagascar.