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Madagascar – Antananarivo en crise : la capitale malgache transformée en « bidon » – ville

Madagascar – Antananarivo en crise : la capitale malgache transformée en « bidon » – ville

Si vous vous promenez dans les rues d’Antananarivo, la capitale de Madagascar, vous ne pourrez pas manquer ces scènes devenues habituelles : des bidons jaunes alignés par centaines. Ces récipients, omniprésents dans tous les quartiers de la ville, symbolisent la réalité tragique que vivent les habitants – une pénurie chronique d’eau potable. Tandis que les coupures d’électricité prolongées rythment le quotidien d’une ville qui s’effondre dans ses propres déchets, l’accès à l’eau est désormais un défi quotidien qui s’accompagne de longues files d’attente, parfois dès 3 heures du matin, dans l’espoir que le robinet laisse échapper quelques litres du précieux liquide.

Madagascar - Antananarivo en crise : la capitale malgache transformée en « bidon » - ville

Pour ceux qui n’ont pas la possibilité d’attendre des heures dans ces files, payer quelqu’un pour le faire à leur place devient une nécessité. L’inquiétude est palpable : ne pas avoir assez d’eau pour subvenir aux besoins essentiels hante les habitants d’Antananarivo. La ville des mille s’effondre, littéralement assoiffée.

Comment en est-on arrivé là dans un pays où l’eau est censée abonder ? Cette question hante désormais les habitants de la capitale qui sont partagés entre résignation et résilience. Les répercussions de la pénurie sont d’ores et déjà visibles dans le quotidien des Malgaches et ne se limitent pas à des désagréments passagers. Les impacts sociaux, économiques, sanitaires, et potentiellement politiques, s’annoncent lourds.

Risques sanitaires alarmants

Sur le plan sanitaire, les conséquences sont multiples et potentiellement dramatiques. Le manque d’eau affecte en premier lieu l’hygiène corporelle. Se laver les mains, un geste crucial pour prévenir les infections, devient un luxe que beaucoup ne peuvent plus se permettre. Cette situation ouvre la voie à une prolifération de maladies : choléra, diarrhée, dysenterie, typhoïde, hépatite A et E etc. La population, déjà vulnérable, est exposée à une série de menaces sanitaires, avec les plus fragiles en première ligne.

Résignation et résilience

Malgré l’ampleur de la crise, ce qui frappe le plus, c’est la stoïcité des habitants. Les Tananariviens, résignés, acceptent leur sort et s’adaptent tant bien que mal à la situation. L’eau, devenue un bien rare, est aussi devenue un marqueur social. Ceux qui en ont les moyens s’équipent de puits, de systèmes de filtration sophistiqués ou achètent de l’eau en bouteille. Certains vont même jusqu’à se ravitailler en eau à Mantasoa, un lac situé près de la capitale, via des camions-citernes.
Mais pour la majorité, ce luxe est inaccessible. Les plus démunis n’ont d’autre choix que de poursuivre leur quête quotidienne d’eau avec leurs bidons jaunes, aggravant ainsi une fracture sociale déjà béante.
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Une fracture sociale inquiétante

Cette pénurie d’eau révèle et renforce les inégalités. Tandis que les plus riches trouvent des solutions coûteuses pour échapper à la crise, les plus pauvres continuent de subir les longues files d’attente et la précarité. Une fracture sociale profonde se dessine, menaçant la cohésion de la capitale.

Quelle réponse des autorités ?

Les autorités malgaches sont désormais sous pression pour apporter une réponse rapide et durable à cette crise qui s’aggrave de jour en jour. Bien que les habitants fassent preuve d’une résilience admirable, l’histoire récente d’autres villes touchées par des pénuries d’eau montre que, sans intervention rapide, des tensions sociales et des conflits pourraient éclater. La gestion de cette ressource vitale est plus que jamais essentielle à la stabilité sociale et à la qualité de vie dans la capitale avant qu’il ne soit trop tard.

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