La Fraternité, une urgence sociétale et un nouveau projet politique à la fois

Fabien RAZAKANDRAINIBE

CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
fabien.razakandrainibe@madagascar-media.com

Effritement des valeurs fondamentales

La pandémie de la Covid-19 a laissé beaucoup de séquelles dans notre histoire, mais aussi du point de vue sociétal, on assiste à un effritement des valeurs fondamentales. Parmi elles, la fraternité est l’une des valeurs les plus touchées. Avoir des avis contraires, des choix différents, des modes de vie disruptifs etc. sont autant de facteurs pouvant provoquer une fracture sociétale. Étrangement, et facilement, la liberté se disloque. Comme dans un jeu de dominos, la solidarité et la fraternité tombent et s’effacent face à la haine, la provocation, la grossièreté et l’inimité.  Alors des flots de violences et de discriminations envahissent les pensées, mêmes de ceux et celles qui prétendent détenir le savoir, la sagesse et le pouvoir. On assiste à la banalisation de la violence dans les mots et les discours, des propos grossiers qu’on aurait pensé révolu et d’un autre âge. Les vieux démons se réveillent dans sa traversée de la nuit d’une pandémie planétaire, parmi des populations contraintes à suivre ce qui lui est dicté. 

Choisir la fraternité

Pourtant, la fraternité est une des forces la plus facile à activer. Le monde d’aujourd’hui en a tellement besoin. Cela devient même une nécessité vitale pour la survie de notre espèce. Se retrouver, s’aimer, se parler, se raconter, s’entraider, mais aussi se contredire, se disputer sans jamais rompre le lien précieux de la fraternité. Mais ce qui est facile pourrait devenir difficile sans la volonté, en absence d’amour pouvant transcender nos maux et faire naître la fraternité. Il est urgent de mener un nouveau projet politique : le choix de la fraternité comme valeur vivante, vibrante et concrète non pas comme un idéal que l’imaginaire collectif n’atteindra jamais, mais un mode de vie, une urgence sociétale qui attend des réponses similaires à ce que l’on attendrait dans l’urgence climatique. Avant que l’humanité ne se perde et ne s’engouffre dans une nouvelle ère de chaos et d’anarchie où le chacun pour soi nous rendra déshumanisés et sans cœurs.