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Dans la tête des Ministres malgaches

Dans la tête des Ministres malgaches
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Par Grégory SILENY, Éditorialiste

Si le plan émergence pour Madagascar était la feuille de route pour le gouvernement, l’arrivée du Covid-19 oblige le Président et sa garde rapprochée à envisager une nouvelle trajectoire.

Aujourd’hui la lutte contre le coronavirus est sur toutes les lèvres des malgaches. Elle l’est moins dans les endroits reculés ; anxiogène pour les dirigeants, la Diaspora et la population des grandes villes. Les proches conseillers du Président doivent redoubler d’effort sur l’urgence sanitaire et les impacts immédiats. Aussi, travailler à l’après coronavirus qui pourrait se situer au mois de Septembre 2020. Comme, nous l’avions évoqué à maintes reprises, les dossiers se superposent pour Madagascar.  Incontestablement, les priorités pourraient changer l’agenda politique. Deux urgences vont toucher directement 4 ministères à minima. Le Ministère de L’Économie avec Mr Randriamandrato, le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat avec Mme Rakotomalala, le ministère de l’Agriculture avec Mr Ranarivelo et le ministère de l’Aménagement avec Mr Andrianainarivelo

L’économie malgache va être décimée avec le ralentissement inéluctable de la croissance. Elle s’impose comme une évidence. D’autant plus, la Banque mondiale prévoit à l’échelle continentale une perte entre 37 et 79 milliards de dollars. Des grandes entreprises sont actuellement en lien étroit avec les Ministres Randriamandrato et Rakotomalala. L’idée est de panser des plaies. Comment l’État va-t-il pouvoir aider les entreprises durablement pour favoriser une croissance suffisante et nécessaire ? L’agriculture est le secteur dominant à Madagascar. La baisse des échanges internationaux et le manque de développement d’un agrobusiness – ce qui permettrait l’autosuffisance alimentaire – tourné vers le marché intérieur sont préjudiciables, aujourd’hui. A l’heure de l’exode urbain qui touche Tananarive, une opportunité incroyable se présente pour penser autrement le territoire malgache et mettre sur orbite les ministres Andrianainarivelo et Ranarivelo.

Attention au gel des dettes !

Si la politique nationale va certainement changer avec une priorité donnée au secteur agricole et au réaménagement du territoire, un problème va se présenter pour un ministère principalement. Il s’agit encore d’une prérogative de Mr Randriamandrato avec la gestion des finances publiques. Ce dossier est traité naturellement en étroite collaboration avec la Présidence.  Il a de quoi donner des sueurs froides. La Banque Mondiale préconise un gel des dettes des pays créanciers. Une mesure qui risque d’impacter la Chine, dans le combat idéologique qui l’oppose aux institutions internationales. Ce fut le cas déjà au Congo Brazzaville où l’Empire du Milieu a procédé à une partie de l’effacement de sa dette. Dans cette aide internationale qui ne semblerait pas en être une, l’objectif est de recentrer les aides vers le circuit habituel qui lient les pays africains dont Madagascar avec les bailleurs de fonds traditionnels : Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, Banque Africaine de Développement et l’AFD (Agence Française pour le Développement).


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Tous, sans exception, ont aidé Madagascar dans la situation actuelle du Covid-19. 166 millions de dollars ont déjà été décaissés par le FMI, et tous les bailleurs annoncent des sommes colossales pour le continent africain. La France prévoit 5.5 milliards de dollars et la Banque Africaine de Développement déploiera 10 milliards de dollars. La reconstruction des économies occidentales se fera sur un plus grand affaiblissement des États africains en les spoliant encore plus de leur souveraineté. Madagascar doit tout sous-peser dans cet élan de générosité.

Plan d’urgence sociale à poursuivre 

L’expérience du Coronavirus, qui n’est pas encore achevée, a réengagé l’État dans une politique d’aide. Depuis 2002, les questions sanitaires, sociales et territoriales ont été reléguées. l’État est en train de se rééduquer dans son rôle et ses missions régaliennes. Aussi, contrairement, aux dix dernières années et au début du quinquennat d’Andry Rajoelina, les fonds se débloquent plus rapidement. Le risque serait d’avoir une vision court-termiste sans anticiper l’avenir. Un nouvel ordre mondial va se construire. A l’image, de l’industrie pharmaceutique qui va voir le jour, il faut penser un nouveau Madagascar. Cette dernière entreprise est incontestablement la bonne voie à suivre.

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