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Madagascar : La Chinafrique pour la nouvelle désillusion africaine ?

Madagascar : La Chinafrique pour la nouvelle désillusion africaine ?

« 10 000 », c’est le nombre d’entreprises chinoises ayant des contrats avec les pays du continent africain, selon un rapport de McKinsey datant de 2017. Depuis la fin de la décolonisation jusqu’à aujourd’hui, l’influence de la Chine ne cesse de croître dans la région, par rapport aux anciennes puissances coloniales. Alors que la Chine met en avant un échange « gagnant-gagnant » pour les pays d’Afrique, on remarque cependant une asymétrie entre la part des investissements chinois et la capacité de remboursement des pays d’Afrique. Cependant, la Chine représente une alternative pour les nations africaines souhaitant développer leur infrastructure à moindre coût et de manière importante, tout en évitant les partenaires issus de l’empire colonial.

Encore récemment, Madagascar a conclu un accord pour un prêt de 240 millions d’euros avec la Chine, soit le prix à payer pour l’installation d’une centrale hydroélectrique située à près de 400 kilomètres de la capitale, à Ranomafana. Ce projet vise à atteindre une capacité de 64 mégawatts avec 90 kilomètres de lignes de transmission.

Quels sont les réels intérêts de la Chine en Afrique ?

La Chine y trouve un intérêt pour s’implanter dans de nouvelles zones, dans le cadre du projet des BRI (Belt and Road Initiative), qui vise à relier les continents d’Asie, d’Afrique et d’Europe. En effet, Zhang Wei, chargé d’affaires de l’ambassade de Chine à Madagascar, se félicite de la réalisation de crédits préférentiels et le définit comme le « plus grand projet de coopération entre les deux pays » et l’un des « plus grands projets de financement en Afrique au cours de ces dernières années ». D’un autre côté, cet investissement permet de promouvoir le projet d’indépendance énergétique de Madagascar et la transition vers des énergies renouvelables.

Il y a donc une réelle volonté d’influence de la Chine en Afrique. Cependant, les conditions de ces prêts obligent à ce que la construction n’engage que des entreprises de BTP chinoises et que les matériaux de construction soient également de la même provenance. Enfin, certains pensent que Madagascar s’engage dans un prêt exorbitant et risque de s’endetter, ce qui pourrait conduire à des concessions territoriales de Madagascar en faveur de la Chine. C’est ce que certains dénoncent comme un « piège de la dette », alors que Pékin affirme sans ambage le contraire. A observer les pays co-signataires et les discours officiels, il est impossible semble-t-il d’avoir une position ferme à ce sujet, à chacun de trancher sur la question ?

Article rédigé par Ilhan.

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