Madagascar face au combat … des impossibles ?
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l’analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l’Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com
À un an des élections, les difficultés de Madagascar apparaissent tellement grandes pour les dirigeants actuels qu’il en devient presque difficile de jeter la pierre ou pointer du doigt quelconque responsable. Pourtant, le seuil de tolérance semble tout autre, aux yeux des observateurs. Mme Marie-Chantal Uwanyiligira, responsable des opérations de la Banque Mondiale pour Madagascar, a clairement visé les autorités malagasy pour ses délestages sur le plan hydraulique et énergétique, avec un accès inégalitaire à l’eau. D’autres économistes viennent stigmatiser les carences en projets et en opérationnalité. En d’autres termes, tout le monde connaît le mal malagasy. Les études, les observations, les analyses conduisent ainsi, à savoir minutieusement ce qu’il convient de faire.
Qu’est ce qui pêche pour connaître un redressement économique ?
Les chiffres ont de quoi interloquer, 82 % des malagasy vivent en dessous du seuil de pauvreté, Madagascar importe 500 000 tonnes de riz, premier produit de consommation locale, tandis que 80 % de sa population travaille en milieu rural ; au niveau médical, 80 % des médicaments sont importés, et pour finir, la balance commerciale déficitaire de Madagascar vient traduire les maux de la Grande île.
Jusqu’à présent, Madagascar semble vivre sous une malédiction. La réussite, le développement, la redistribution des richesses n’appartiennent pas à la réalité de Madagascar, ni même entretenir un quelconque espoir qui pourrait être esquissé. Le combat de tous les jours est digne de David contre Goliath. Le philistin auquel est confronté Madagascar a plusieurs noms : Crise sanitaire, changement climatique, guerre en Ukraine, pauvreté structurelle. Si nous nous inscrivons dans une objectivité, quelle élite pourrait relever le défi qui s’impose aujourd’hui à Madagascar. Même un contingent étranger fait d’experts reconnus seraient peinés de voir les héritages laissés par pléthores de successeurs produisant les mêmes résultats.
Les prédictions parviennent à ce constat cynique, il faudra 70 ans à Madagascar pour rattraper une économie comme le Rwanda. Sachant que dans 70 ans le Rwanda sera encore plus développé qui ne l’est aujourd’hui.