Contexte malagasy sans précédent
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l’analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l’Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com
À Madagascar, les observateurs de la vie politique s’accordent sur un point : la pauvreté structurelle de la Grande île est la conséquence de l’échec du politique depuis plus de 60 ans. Tous les présidents ont peiné à redresser un pays qui présente des potentialités enviables, capable de devenir une place forte en Afrique sur le plan économique, touristique et culturel.
Il y a des périodes que nous ne souhaiterons plus revivre, lié au mal qu’elles ont déclenché. Les crises cycliques politiques et la capture de l’État sont autant de moments douloureux ayant provoqué le mal être malagasy. 20 ans après l’une des plus grandes crises politiques où Marc Ravalomanana s’autoproclamait Président, Madagascar ne vit pas de crises politiques fratricides entre le pouvoir et l’opposition. Il y a matière à se réjouir car rien ne prédestinait à une accalmie politique qui s’inscrit dans une décennie. La puissance territoriale appartenant aux îles vanilles subit à ses dépens un contexte économique sur le plan mondial. Un tourisme à l’arrêt, une diaspora séparée de son pays d’origine, des deniers publics déversés en nombre et inévitablement plus qu’à l’accoutumée, et une prévision de croissance économique revue à la baisse ; eu égard au contexte ambiant.
Andry Rajoelina doit user de créativité
La refonte de l’État et de son mode de gouvernance sont plus complexes à installer dans un pays qui ne peut pas se reposer sur ces recettes habituelles. À côté de ses priorités, la population est touchée de plein fouet par la perte de vitesse de l’économie informelle, premier employeur de la population. Ainsi, l’État doit jongler entre recherche de fonds, continuer la politique d’infrastructures, priorité du président de la République et protéger les couches vulnérables qui restent majoritaires au sein de l’île. Il n’y a aucun doute, Madagascar vit à nouveau une crise mais celle-ci est exogène. Celle-ci n’est plus le fruit des intérêts partisans prêts à tout pour parvenir à leurs fins, sachant que cette politique a causé beaucoup de torts par le passé.