Année 2022 : France, le chaos ou le sursaut ?
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l’analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l’Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com
Souvenez-vous, l’élection 2017 avait provoqué de profonds changements dans l’approche de la politique française, entre l’évincement du président sortant, François Hollande jouissant d’une côte de popularité famélique, à l’origine de sa non-candidature. La politique esquissait alors la fin des partis traditionnels avec l’avènement d’Emmanuel Macron et son parti La République En Marche. Puis par-dessus tout, l’opposition en politique ne se réduisait plus à des camps partisans Gauche/droite, mais donnait naissance à deux visions idéologiques entre d’un côté, le conservatisme (la recherche d’un passé glorieux français qui serait possible de renouer aujourd’hui selon ses édiles), appelé aussi l’ancien monde et de l’autre le libéralisme sous toutes ses formes, comme avancée vers le modernisme autrement dit le nouveau monde ; le tout représenté par Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
En cette nouvelle année 2022, l’échéance présidentielle attisera à nouveau tous les regards, et a déjà produit son lot de nouveauté avec la présence du polémiste Eric Zemmour à cette nouvelle élection. La France est en proie à une société en ébullition, en crise identitaire où le sentiment général tend de toute évidence vers un pessimisme ambiant. Devons-nous nous rappeler du mouvement des Gilets Jaunes, la crise sanitaire dans cette lignée chronologique va laisser des séquelles sur le vivre-ensemble. Un climat qui est loin d’impulser de la créativité sur le plan économique et politique. Seuls les artistes peuvent s’en satisfaire pour y trouver de l’inspiration où la racine de la révolte produit souvent des chefs d’œuvre ou à défaut des best-seller sur le plan littéraire. A ce titre, Eric Zemmour peut en témoigner avec son ouvrage « le suicide français ». Dans ce contexte, cette nouvelle année appuiera donc la trajectoire française dans un sens comme dans un autre, vertueux ou décliniste pour les 10 prochaines années. Le sang neuf tant recherché a pourtant été expérimenté par le passé, entre Nicolas Sarkozy défendant la rupture agrémentée par la pensée décomplexée, aujourd’hui Emmanuel Macron avec la fin des clivages politiques (plusieurs micro-partis sont nés) et la défense de la libre entreprise ainsi que l’uberisation, le versant « libéral » du salarié. Si Eric Zemmour parvenait à ses fins, ce serait la démonstration que les Français « révoltés » sont capables de tout et attendent du changement notoire. Si Emmanuel Macron est réélu, ce sera l’assurance que le système ne changera pas fondamentalement et que la population n’a plus rien à attendre selon leur propre référentiel. Un référentiel qui, rappelons-nous se concentre sur une augmentation du pouvoir d’achat sur le plan salarial œuvré par un acte gouvernemental (autrement dit les formes compensatoires telles que la prime d’activité, l’exonération de la taxe d’habitation sont jugés irrecevables) sans précédent au cours de la cinquième république, la fin du modèle intégrationniste basé sur une terre d’immigration ou migratoire et une abrogation d’une position obscure sur l’Islam politique et l’islamisme or ces propositions ne figurent pas dans l’agenda du centre politique Gauche, Droite et « nouveau » centre, représenté par la majorité présidentielle, mais existent seulement au sein des extrêmes.