Le Fair-Play existe t-il en politique ?
A l’annonce des résultats des élections communales, certaines formations politiques accusent une défaite cuisante. La tentation de révolte et d’appel à la rébellion sont grands, tant la déception est énorme. Mais l’acceptation du verdict des urnes fait partie de la régénération de la pensée politique et de notre jeune démocratie. Les leaders des partis politiques sortants peuvent montrer l’exemple et éviter la menace de l’épée de Damoclès sur Madagascar : une nouvelle spirale annonciatrice d’une crise politique. Le pays a déjà montré au monde entier sa maturité et sa volonté de maintenir une stabilité politique, certes fragile, mais il faut la consolider, la renforcer élection après élection.
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Depuis ces dix dernières années, des progrès ont été accomplis dans l’institutionnalisation de la démocratie multipartite à Madagascar. Il ne faut pas les compromettre avec les provocations anti-démocratiques qui foisonnent sur les réseaux sociaux. Facebook et Instagram ne constituent pas Madagascar. Il est temps de ne plus céder à la tyrannie des réseaux sociaux mais faisons plutôt appel à la sagesse et au patriotisme démocratique. Bien sûr, il y a encore du chemin à faire, le processus de la voie démocratique en cours est perfectible. Mais force est de constater que l’insatisfaction du peuple à l’égard de la performance des élus se traduit toujours dans les urnes. La désertion électorale manifestée par une abstention record ne facilitera pas la tache des élus. Ces facteurs ne doivent pas être pris à la légère, il faut en tenir compte et les analyser pour mettre en place une composition démocratique plus juste et plus réelle.
Apprendre à perdre une élection
La perte d’une élection n’est pas une défaite anodine pour un parti politique. Savoir perdre est une opportunité pour rebondir plus tard, prendre le temps pour réfléchir à ce qui n’a pas marché, pourquoi la proposition politique, sociale et économique n’a pas trouvé un écho. A vrai dire, gagner une élection avec un taux d’abstention élevé calmerait les ardeurs de la victoire. Pour Tananarive, où les enjeux sont énormes, les résultats des élections laisseraient présager la mise en place d’une majorité plurielle à la Mairie de la capitale, tant les écarts sont moindres et le taux d’abstention élevé.
Faisons appel à la sagesse malgache et mettons les intérêts locaux, communaux et nationaux au premier plan. L’intérêt national doit être la motivation primordiale des politiques mais aussi des gouvernants. Il est tout à fait possible de composer un nouvel environnement politique, pour en finir avec la polarisation des partis politiques. Il est possible de travailler tous ensemble pour Tananarive et pour Madagascar. La sagesse Malagasy nous le rappelle : « Adin’ombalahin’ny mpianakavy, ny mandresy tsy hobiana, ny resy tsy akoraina ».
Alors pour répondre à la question sus-posée : Sans faire des détours, la réponse est dans l’affirmative.
Fabien Gaston RAZAKANDRAINIBE, Editorialiste.
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