Fin du monde : » Vous entendrez parler de guerre et de bruit de guerre «
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l’analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l’Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com
La fin du monde approche, si beaucoup souscrive à un tel pessimisme, c’est en réaction à un profond mal être, à l’origine d’une forme de nihilisme. Pour les chrétiens, la fin du monde revête un aspect glorieux, car cela annonce le retour de Jésus-Christ et l’enlèvement de son église, éloignée définitivement de ce bas monde. Cela s’apparentera à une exfiltration de concitoyens, en l’occurrence les chrétiens, vivant sur une terre hostile, à l’image de ce qui se passe en Ukraine aujourd’hui, où chaque pays comme le Quai d’Orsay en France qui appelle ses ressortissants à quitter l’ex–pays soviétique avec tous les moyens nécessaires mis à leurs dispositions. Dans les évangiles, Jésus décrit à plusieurs moments les signes qui accompagneront cette fin tragique pour le monde, l’évangile de Marc au chapitre 13 en fait mention notamment : « vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres ».
L’actualité est d’accoutumée maussade, mais à certains moments, elle peut avoir une résonance encore plus significative. Elle est annonciatrice d’un basculement, ce que les analystes peuvent percevoir in fine. La guerre en Ukraine s’inscrit dans les événements forts qui interrogent à différents égards. Cette guerre vient dénoter la fin des recours diplomatiques et de l’arsenal juridique, et l’homme en revient à sa nature guerrière et dominatrice ; une posture que chérit Vladimir Poutine. Toujours sur le plan géopolitique, la Chine, dans ses visées d’influence et de gouvernance mondiale, suscite la peur : un président nommé à vie, l’instauration d’un crédit social qui vise à contrôler au plus près la population. Si la Chine a vocation à prendre la gouvernance mondiale, avec – et nous sommes en droit de nous questionner – quelle société propose-t-elle pour les hommes que nous sommes ?
En France, sur un tout autre sujet d’apparence quelconque, mais porteur de signaux forts, un jeune homme s’est délecté d’un twerk dans une église catholique. Dans un pays où le droit au blasphème est revendiqué avec persistance par une intelligentsia en réaction à une France qui a trop longtemps subi le joug de l’Église jusqu’en 1905, selon le prisme de ses défenseurs. Au-delà du prisme juridique, de la liberté de chacun, plus personne ne s’interroge du mal ou de la souffrance que chaque individu provoque sous le couvert du voile de la liberté. Les diffuseurs de haine, les adeptes de la division, les provocateurs en tout genre pullulent. Devons-nous rappeler ce que la France a vécu depuis plus de 10 ans dans ces clivages, ses oppositions claniques pour des motifs s’inscrivant dans une liberté ou dans des revendications du « bien ». Charlie Hebdo qui n’a cessé de choquer au nom de la liberté sans se soucier de la résonance de leurs actions qui attriste des musulmans exerçant leurs prières en toute discrétion, des terroristes capables du mal absolu au nom de la religion, mais toujours dans la croyance de faire le bien et parmi eux il s’agissait de français. Des artistes influents comme Dieudonné qui franchissent la ligne rouge en ostracisant un pan de la population française sous couvert du rire, et maintenant, nous avons droit à Eric Zemmour, l’homme qui n’a aucune réticence à diviser sous prétexte de la défense de la France et de son lustre d’antan. Voilà à quoi ressemble la société, et dans ce capharnaüm, des individus aiment appartenir à un camp, celui des séparatistes et provocateurs en tout genre ou les « pseudo victimes pour se déclarer choqués et retourner de la haine à ceux qui diffusent de la haine. Ce sont ces mêmes individus qui viennent menacer les parents de ce jeune homme en perdition qui twerke dans l’église sous prétexte qu’ils ont été choqués. La division crée des ennemis, et des ennemis sont les protagonistes qui donnent caution à la déclaration de guerre. Il est à la mode de choisir son camp, choisissez le vôtre, nous sommes en guerre ?