Moins d’éducation, c’est dévier de l’émergence
Par Grégory SILENY, Éditorialiste.
Annoncée comme le quatrième velirano, L’Éducation est une priorité du gouvernement. La Banque Mondiale souhaite renforcer cette vision qui a longtemps fait défaut à Madagascar en accordant un prêt de 100 millions de dollars.
Madagascar Media aime toute la politique autour de L’Éducation puisqu’elle est garante d’un avenir certain et meilleur. En Chine, Pékin forme des ingénieurs tous les jours. À Madagascar, le capital humain est loin d’avoir été au centre des préoccupations politiques. Générations successives sacrifiées, une récurrence pour l’île rouge. Des chiffres tout aussi inquiétants, au fur et à mesure qu’ils soient superposés. En 2017, Madagascar était le pays qui investissait le moins dans L’Éducation en Afrique, derrière le Burundi et l’Ouganda. Sur la tranche des enfants de moins de 5 ans, Madagascar occupe le triste rang de quatrième pays au monde ayant le plus de retard de croissance. Toujours plus alarmant, un enfant malgache utiliserait que 37% de son potentiel productif lié à son manque d’instructions et d’accès à la santé. La réponse politique n’a fait qu’accompagner le problème éducationnel en chute libre, sans jamais l’endiguer. Depuis 2016, la part du budget consacré à L’Éducation ne cesse de baisser, dans un pays où l’iniquité règne.
L’aide qui nous aide à ne plus demander d’aide
Les 100 millions de dollars de la Banque Mondiale sont une aubaine. L’aide des bailleurs de fonds ne sera ni la solution absolue, ni le levier pour jouir d’un développement. Néanmoins, les chiffres nous ramènent à une réalité. Cette aide sous forme de prêt correspond au triple du seul budget de L’Éducation. Incontestablement, l’aide internationale devient obligatoire. Seul bémol, il faut que le gouvernement utilise cet argent à bon escient et trouver de nouvelles sources de financements. Cette fois-ci, sur un plan local et de manière vertueuse. La Ministre de l’Éducation Nationale, Madame Andriamanana Josoa Rijasoa affirmait une mesure satisfaisante dès la rentrée prochaine. Les écoles seront gratuites avec une exonération des inscriptions scolaires pour toutes les familles. Coût de la mesure 25 millions de dollars qui pourront être supportés par cette dernière aide octroyée. Au-delà du système de L’Éducation qui nécessite une réforme d’ampleur, Madagascar doit apporter une vision sur deux points. Le pays doit favoriser une population qui jouit du droit à la formation tout au long de leur vie. Des enfants aux adultes. Avec les yeux rivés sur cette émergence tant désirée par Andry Rajoelina. L’autre vision doit intégrer une politique visant à réformer un système d’éducation en profondeur, basée sur la projection du « malagasy 2035 ». A quoi ressemblera-t-il, le malgache 2035, en tant que travailleur, entrepreneur, citoyen et consommateur ? La vision du malagasy 2035 permet de mieux savoir, quelle politique de formation devons-nous favoriser ? Quels besoins dans l’économie, souhaitons-nous développer ? La vision et l’idéologie politique ne seront jamais livrées sous forme de package comprenant l’aide internationale. Prêts et subventions confondues. l’État devrait alors intervenir pour se construire et ne plus demander d’aide sur des sujets centraux comme l’éducation. Espérons que cette aide nous aide à ne plus demander d’aide.
©Photo Agence Malagasy de Presse
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