
Andry RAJOELINA, est-il déjà dans l’Histoire ?

Par Grégory SILENY, Éditorialiste.
L’arrivée du Coronavirus à Madagascar est loin de rassurer la société dans son ensemble, mais cette nouvelle préoccupation pour l’État vient ajouter des défis toujours plus grands à relever pour le pays, marquant une période sans précédent.
Le Président de Madagascar, Andry Rajoelina augmente sa présence télévisuelle et le nombre d’allocutions adressées à la nation. Le Covid19 arrive à Madagascar, comme plusieurs pays africains où des cas ont été détectés à l’instar du Sénégal qui évoque 60 cas de coronavirus, de l’Égypte, de l’Afrique du Sud et de beaucoup d’autres. Figurent aussi des décès qui sont déjà comptabilisés au nombre de 6 au total, pour des pays subsahariens, le Burkina Faso qui déclarent 3 décès par ailleurs, le Gabon et l’Île Maurice et la République Démocratique du Congo en sont respectivement à un décès chacun. Au-delà des inquiétudes légitimes qui gagnent la Grande Île, la présidence et le premier quinquennat d’Andry Rajoelina marqueront fondamentalement les esprits. Jamais autant, l’État malgache a dû jongler sur autant de dossiers d’une grande complexité. Le contexte mondial lié au coronavirus devient la priorité des priorités pour Iavoloha, mais d’autres dossiers tout aussi importants sont en haut de la pile, la Région du Grand Sud, les îles malgaches de l’Océan Indien, les crises climatiques, la lutte contre la grande pauvreté, Tanamasaondro.
La réorganisation de l’État
L’installation du gouvernorat voulue par Andry Rajoelina doit apporter des réponses pour gérer la grandeur de notre pays sur le plan de la superficie. Mieux répondre aux réalités locales et aux besoins de la population. L’hyper présidentialisation peut à ce titre susciter des questions ? Si la Présidence s’investit sur tous les secteurs, le risque est de rendre difficile une gestion concomitante des dossiers. Tanamasaondro apparait délaissée ou en stand-by, les îles dite Éparses sont en expectatives alors que la France est ostensiblement fragilisée par le Covid-19. Autre inquiétude, la gestion en amont des dossiers. Si l’État a réussi une prévention autour du coronavirus, le travail doit encore se poursuivre puisqu’un nouveau trimestre s’annonce rude sans préjuger des risques potentiels. Prenons un tout autre exemple de la complexité à laquelle est confrontée Madagascar, comment assurer un confinement lorsque des populations sont ruralisées, souvent enclavées. L’isolement et la paupérisation entraîneraient des tragédies. Comment la présidence pourrait jouer un rôle d’État providence dans une éventuelle propagation du Covid-19 alors que les 72% de la population vivent dans une extrême pauvreté ? Plus loin et plus grave, à court terme, l’État, a-t-il envisagé un possible report de la fête nationale et du 60ème anniversaire de l’indépendance. Si de grandes compétitions internationales comme l’Euro 2020, avec des sommes colossales en jeu ont vu un report, cela est tout sauf loin d’être anodin. Autre exemple, le Comité Internationale Olympique se donne 4 semaines pour se prononcer sur le report ou non des jeux olympiques à Tokyo.
Ces échéances et ces défis viennent assurément jalonnés un quinquennat riche et qui pourrait faire entrer définitivement Andry Rajoelina dans l’histoire de Madagascar. Le volontarisme déjà adoubé par une grande frange de la population mais surtout si des issues favorables sont dénouées sur ces gros dossiers, celles-ci assureront déjà un deuxième quinquennat au plus jeune Président de l’histoire de Madagascar.
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