Une démocratie américaine piétinée …
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l’analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l’Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com
Donald Trump n’aura pas fini de surprendre, affranchi de la fonction présidentielle, le funeste 6 janvier marqué par l’envahissement du Capitole vient ternir encore plus cette fin de mandat.
La certification de la victoire de Joe Biden par le Congrès s’annonçait comme une formalité institutionnelle. C’était sans compter sur les nouvelles crises que vivent aujourd’hui toutes les démocraties du monde y compris celle de la première puissance mondiale : les États-Unis. Une dizaine de milliers d’américains, pro-Trump ont manifesté dans les rues de Washington. Puis une centaine d’entre eux ont franchi l’intolérable en pénétrant l’enceinte du Capitole. Ces événements ont fait le tour du monde, provoquant au passage quatre morts. Si cette insurrection est à apprécier dans un contexte occidental où règne une crise de confiance et une montée de la défiance face aux autorités, la présidence Trump continue de bouleverser tout entendement.
À en croire que le Président américain s’est inspiré du célèbre Franck Underwood, Président des États-Unis lui aussi, refusant par tous les moyens de s’annoncer perdant des élections américaines qui pourtant lui ont rendu un verdict défavorable. Sauf que Franck Underwood est un personnage fictif de la série House of Cards alors que Donald Trump joue tout aussi bien, prenant tout avec détachement, mais évoluant dans une réalité « véritable ».
Attention à la tentation Frontiste en Europe
Si l’Amérique se présente toujours comme une avant-garde de ce qui est à venir en Europe, la gouvernance Trump tient à avertir les électeurs tentés par le vote Rassemblement National. Marine Le Pen séduit le peuple français par son discours simpliste, son attachement à l’État nation, son intention de retrouver un illustre passé français, une prétendue économie plus égalitaire, le rétablissement des droits sociaux dans une économie ultralibérale.
Ces affichages politiques ont de quoi attirer des électeurs en croissance permanente, présidentielle après présidentielle. Mais les pratiques non conventionnelles, l’entretien d’une fracture au sein de la nation, la crise des autorités, la désacralisation à tort ou à raison de la fonction présidentielle viendront saupoudrer un « nouveau genre de présidence ». Un temps différent de la bohème de Charles Aznavour « je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ».