4 visions pour la croissance, le développement durable et inclusif de Madagascar
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Alors que le pays s’enfonce dans le classement des pays les plus pauvres et les moins avancés dans le monde, Madagascar se trouve à la fin de cette année à un rendez-vous majeur, un moment charnière de son histoire, celui de choisir la prochaine personne qui va occuper le rôle de Président de la République de la Grande Île.
Au vu de la situation économique et sociale actuelle du pays – 80% des Malgaches sont tenaillés par la pauvreté extrême – se lancer dans une élection présidentielle relève donc d’une démarche courageuse, tant les défis sont complexes avec des problématiques qui sont enracinées profondément dans l’Histoire politique du pays.
Comment alors apporter le changement dans un tel contexte ? Comment sortir les millions de Malgaches de la pauvreté et leur donner une raison d’espérer, les moyens et les ressources de se soigner, d’éduquer leurs enfants ou de vivre dignement tout simplement ?
Nous proposons 4 visions pour asseoir les fondements d’une croissance durable et inclusive à Madagascar. Nous invitons les partis politiques Malgaches à explorer ces pistes de réflexions.
Abandonner l’illusion et les discours de reconstruction du pays en 5 ans
La tâche des hommes et femmes politiques qui aspirent à la fonction suprême en face des crises politiques et sociales sans précédent que connaît Madagascar va être d’intégrer la responsabilité d’une vision commune sur le long terme. Dans son état actuel, un mandat présidentiel ne suffira pas à redresser l’économie du pays. Il conviendrait alors de songer à l’émergence d’une forme de sagesse politique menant vers une stratégie de croissance et de développement durable pour le pays. Il est vital de réimaginer ensemble la pratique politique et la combiner avec la réflexion et l’objectif d’une croissance et développement continue en dehors des successions électorales. C’est la voie pacifique par excellence versus l’idée de succomber à la tentation de mettre en place un régime dictatoriale éclairée portée par une mouvance intellectuelle assez répandue, notamment au sein de la diaspora Malgache ou au pire de toutes les éventualités, celle de changer la constitution pour rester au pouvoir, cette dernière étant une pratique très courante en Afrique pour faire sauter les principaux verrous d’empêchement pour l’accession à la fonction suprême.
Il est temps que l’Histoire de Madagascar prenne une tournure nouvelle, pour emprunter la voie de l’espoir. Poursuivre cette quête patriotique nécessite une certaine convergence, pour inscrire chaque projet politique dans son ensemble dans un continuum sur le court, le moyen et le long terme. Cela mettra un terme aux actes autodestructeurs et cycliques qui déciment et ravagent le pays depuis l’obtention de son indépendance. Une véritable transformation de rupture.
Cette voie est possible. Elle fait appel à un retour aux sources, aux valeurs ancestrales, ny soatoavina ou « les valeurs qu’on respecte ». Cette véritable innovation des pensées politiques doit être mise en place dans un alignement des stratégies de croissance commune. Elle permettra l’avènement non seulement des transformations en profondeur nécessaire mais aussi la transformation du paysage politique Malgache, tourné vers un objectif partagé : la croissance et le développement durable du pays. Cet acte fondateur obligerait tous les acteurs politiques à faire un pacte pour un développement durable et inclusif afin de remettre Madagascar sur les rails et permettre aux Malgaches de saisir les véritables opportunités de croissance.
Dans un monde en pleine évolution, bâtir une résilience politique et socio-économique est devenu indispensable. Nous devrons oser ouvrir le débat, celui de construire dans la continuité, un défi qui va au-delà des frontières politiques et des échéances électorales. Réimaginer notre façon de faire la politique pour créer les immenses opportunités de croissance et de développement que les 80% des Malgaches laissés au bord du chemin attendent depuis plus d’un demi-siècle maintenant. Pour avancer, nous avons besoin de clarifier qu’est ce qui nous pousse vraiment à faire de la politique et faire les choix d’un leadership et de croissance durables. Il est temps d’aligner les aspirations avec les ambitions de gouverner le pays avec le développement continu, durable et inclusif. Sans cette vision, le pays continuera à périr.