Souveraineté malagasy
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l’analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l’Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com
Nous les malagasy, sommes attachés à notre souveraineté. Elle est brandie comme une fierté nationale. Plus globalement, il s’agit d’un incontournable pour tout pays appartenant à l’hémisphère sud encore plus pour les pays insulaires.
Andry Rajoelina développe un goût notable pour l’indépendance, il vise à perpétuer une tradition que beaucoup de ses prédécesseurs ont défendu, pas tous du reste, ériger une fierté nationale. Tout le monde garde en mémoire la découverte du remède traditionnel malagasy, avec le lancement du Covid-Organics. Une solution alternative qui a démontré ses vertus, en entrant très rapidement dans le protocole de prise en charge des personnes atteintes de la Covid-19 au sein de la Grande Île. Puis d’autres pays du continent africain ont recouru à la solution Tambavy ou ont développé leur médecine traditionnelle, dans une émulation endogène. Longtemps, les observateurs de la politique africaine déploraient le manque d’audace, de courage ou pointait l’absence de politique vertueuse. Ce sont ces qualités qui ont déclenché une admiration des ’observateurs et de la jeunesse africaine.
Même le prédicateur Kemi Saba, très critique vis-à-vis des dirigeants africains, très écouté par les jeunes du continent, déjà auteur de diatribes à l’encontre d’Andry Rajoelina alors qu’il n’était que candidat à la Présidentielle, s’est distingué par de propos élogieux à l’égard du président malagasy.
Madagascar a surpris la scène internationale en prenant la décision ferme et courageuse de ne pas être dans les pays voulant recourir au vaccin, issu des laboratoires pharmaceutiques. Cette position, très politique, s’inscrit dans une continuité du CVO où le Président s’insurgeait du mépris de l’occident quant à la viabilité du remède malagasy. Il décriait la logique des Big Pharma qui détiennent un monopole du marché avec une relative connivence avec l’OMS. Il ne s’agit pas d’entrer dans du complotisme primaire, en revanche, il y a expressément un système qui n’offre pas une alternative et ne répond pas aux besoins spécifiques des populations malagasy ou africaines. En s’excluant de la doxa pro-vaccinale, Andry Rajoelina assume sa position doctrinale et vient renforcer le poids et le pari d’une industrie pharmaceutique alternative. L’avenir nous confirmera si les décisions courageuses et opportunes étaient les bonnes.