Madagascar : Antananarivo au bord de la crise dans un climat électoral tendu
L’élection municipale à Antananarivo se déroule dans un contexte de crise sans précédent. Bien que les pénuries d’eau et les coupures d’électricité ne relèvent pas directement des compétences du futur maire, les candidats vont devoir s’emparer de ces sujets, au cœur des préoccupations des habitants. La population, confrontée quotidiennement à ces difficultés, est exaspérée et réclame des solutions, même si aucune ne semble envisageable à court terme. La situation est si grave que les réponses promises par l’État sont désormais accueillies avec scepticisme. Dans l’incertitude, chacun tente de se débrouiller par ses propres moyens. La solution, si elle existe, ne viendra pas de la mairie, mais de l’État, qui apparaît impuissant face à la nécessité d’une intervention durable.
Le constat est amer : les caisses sont vides. La construction du téléphérique, symbole d’un projet ambitieux, est à l’arrêt. Les cabines, immobiles dans le ciel de la capitale, sont le reflet d’une gestion marquée par une mauvaise gestion, et le manque de planification et d’anticipation. Antananarivo, « la Cité des Mille », accumule les difficultés. La saison des pluies est attendue avec impatience pour relancer les turbines et ramener l’électricité, mais elle apportera aussi son lot d’inondations. Or, les infrastructures sont loin d’être prêtes pour y faire face. Sans eau potable, sans électricité et sous la menace des inondations, des appels à la grève se font entendre.
Les défis s’accumulent : pénuries d’eau, coupures d’électricité, embouteillages, pollution, inondations, insécurité, malnutrition… Autant de problèmes qui accélèrent la dégradation et le déclin de la capitale. La campagne électorale pour la mairie de Tana s’ouvre dans ce contexte de crise. Les habitants devront-ils voter pour celui ou celle qui promet des solutions immédiates, ou pour un candidat capable d’influer sur les décisions de l’État pour des changements durables ? Cette élection a des airs de déjà-vu, mais elle pourrait marquer un tournant : repenser la gouvernance de la capitale est peut-être devenu indispensable. Car si Antananarivo sombre, c’est tout Madagascar qui en subira les conséquences.