Le Maroc : un exemple pour Madagascar ?
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Spécialisé dans la communication et l’analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l’Afrique.
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Les relations entre le Maroc et Madagascar continuent d’être respectueuses et cordiales sur le plan diplomatique. Les deux pays gardent en mémoire l’exil contraint et forcé du Roi Mohamed V sur la Grande île, à Antsirabe, dans les années 50.
Au Maroc, tout le monde s’accorde à dire que le royaume souhaite devenir un acteur incontournable du continent. Alors que toutes les puissances convoitent sans exception les marchés exponentiels dans pléthores de secteurs en Afrique subsaharienne, qui viennent s’ajouter aux matières premières que regorgent le continent. Le Maroc entend ne pas être exclu des relations commerciales et économiques déterminantes pour la place des uns et des autres sur le nouvel échiquier mondial. Comme en attestent l’accélération des visites effectuées par le Roi Mohammed VI, au cours de ces dernières années, sur le continent ou la réintégration du pays maghrébin au sein de l’Union Africaine en 2017. Les résultats sont éloquents, puisque depuis 1999, le Maroc a atteint une dizaine de milliers d’accords. Madagascar n’a pas encore goûté à cette relation privilégiée alors qu’il se disait qu’une Ambassade devait ouvrir au Maroc, mais force est de constater que celle-ci n’a pas encore vu le jour. Naina Andriantsitohaina, alors ministre des Affaires étrangères, parlait d’une impulsion dans les relations bilatérales pour atteindre une dimension plus concrète et ambitieuse entre les deux pays. Une commission mixte s’était d’abord formée joignant la parole aux actes. Puis plus n’avoir rien à se mettre sous la dent. L’absence de cette ambassade malagasy révèle donc la timidité dans la construction d’une relation plus probante sur le plan économique.
Le Maroc, un modèle en plus d’impulser un partenariat
Si les relations demeurent encore faméliques, le Maroc est un exemple à bien des égards. Son économie touristique est impressionnante, captant 10 % du PIB national et occupe la place de second employeur de la population marocaine. Cela représente 6,16 milliards d’euros et plus de 11 millions de visiteurs annuels. SI en 2017, ce fut une année record pour le Maroc, la monarchie le doit aussi à sa compagnie aérienne Royal Air Maroc qui a développé de nouvelles lignes aériennes. Le taux de bancarisation démontre sa parfaite intégration économique puisqu’il s’élève à 78 %. Son inclusion financière lui confère le statut de pays arabe le plus bancarisé avec une ostensible intégration économique de ses agents.
Dernièrement, la monarchie du Maghreb s’est illustrée en faisant de la santé une priorité, après avoir été témoin de la relative indigence de son système de protection sociale en pleine pandémie liée à la Covid-19. Le Maroc ambitionne de couvrir 22 millions de Marocains avec une protection sociale généralisée qui garantit l’accès à des soins via un système de prise en charge renforcé protégeant une foule de risques sociaux tant au niveau de la santé que de l’emploi. Le Maroc souhaite aussi à travers cette politique volontariste atténuer la part du secteur informel qui concerne 4,3 millions de Marocains et 36% des emplois locaux ce qui représente aujourd’hui 30 % du PIB.