Didier Ratsiraka, 83 ans, que retenir de l’Amiral ?
L’Amiral a fêté ses 83 ans, le 4 Novembre.
Un an plus tôt, il annonçait sa candidature surprise à la présidentielle, sans vraiment y croire. La nostalgie du pouvoir, il doit y avoir une part de vérité. Un homme brillant, reconnu de tous, qui a participé à la grande désillusion. Didier RATSIRAKA incarne à lui seul, le symbole du « monde ancien »[1], sans aucune arrière-pensée, et aussi la longévité du pouvoir à la présidence malagasy. A Madagascar, des compatriotes le regrettent, et guettent chacune de ses interventions. Dans une ère où le dossier des îles Malgaches refait surface, des fidèles et sympathisants voient en lui une légitimité pour s’ingérer dans les négociations. Encore une pensée anachronique où une part de la population, plutôt des intellectuels, refuserait d’avancer vers une nouvelle voie.
Qu’aurait fait un Didier RATSIRAKA dans un monde Trumpo-Macronien?
Plus proche des idées des hommes politiques comme Khadafi, Gbagbo, à une moindre mesure Bouteflika et assez éloigné de ces hommes, d’une autre génération, tournés vers l’émergence comme Sall, Ouattara ou Tallon. Didier RATSIRAKA défend une certaine idée de la politique, érigée en un socialisme scientifique comme il le définissait. Or, l’idéologie de gauche se délite sérieusement, même en Amérique du sud, où Chavez l’aurait davantage inspiré, les socialistes sont sensiblement, en voie de perdition. Didier RATSIRAKA aurait certainement montré son opposition face à la France, dans le dossier des îles malgaches, comme il l’a fait du temps de ses fonctions de Ministre des Affaires Etrangères sous le colonel Ramanantsoa, au risque de toute défiance de la puissance tutélaire française. Une position qui amène donc à davantage de prudence et à une diplomatie plus subtile dans un monde où le pouvoir est davantage disséminé aux quatre coins du monde, une manière d’éviter tout rapport frontal.
[1] Teinté de positivisme et de recul