ILES EPARSES, 1ère Victoire ?
Le Président de la République de Madagascar, SEM Andry RAJOELINA, n’a ni froid aux yeux ni la peur au ventre. Sa première visite officielle en France avec son homologue Emmanuel Macron a été, somme toute, riche en enseignements. Le sujet litigieux concernant les Iles Eparses a dû crisper les échanges entre les deux jeunes Présidents, en âge, au demeurant. Il y a manifestement une divergence de point de vue entre les deux hommes, comme ce fut le cas pour leurs prédécesseurs et ce depuis maintenant plus de 50 ans.
Des Îles qui reviennent de plein droit à l'Etat malgache
Il apparaît clair que le Président malgache milite pour une restitution comme le prévaut la résolution 34/91 et 35/123 de l’ONU datant du 12 décembre 1979 « L’Assemblée générale des nations Unies invite le gouvernement à entamer sans plus tarder des négociations avec le gouvernement malgache en vue de la réintégration des iles précitées qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar ».
Alors que le Président Français opte pour une co-gestion de manière à ne pas perdre tous les intérêts stratégiques de ces quatre iles situées dans le canal du Mozambique. Cette situation est un marqueur pour Madagascar dans les relations internationales et face à la nouvelle géopolitique Mondiale. Pour rappel, les années post-indépendance ont entraîné Madagascar vers un rejet chronique de l’occidentalisation du monde entre 1972 et 1991. Aujourd’hui, le monde multipolaire favorise les pays dans une meilleure intégration dans la mondialisation tout en préservant leurs intérêts nationaux. L’équation est simple à présenter, mais reste dur à résoudre. A savoir maintenir une relation forte avec le partenaire historique Français qui détient toujours la première place dans les échanges économiques et préserver l’intérêt supérieur de la nation en mettant la main sur ce territoire malgache aux enjeux colossaux.
L’Elysée est sensible à l’hégémonie chinoise en Afrique, d’autant plus que les projets d’Emergence fleurissent à l’image de l’IEM (Initiative pour l’Emergence de Madagascar) mais aussi du Plan Sénégal Emergent, le Gabon Emergent, et les entreprises obtiennent des contrats juteux dans la politique des grands travaux initiés par les Etats du continent. Ce sont des éléments à introduire dans la négociation avant l’établissement de la commission mixte qui rendra effective les décisions partagées et communes des deux pays « amis ».
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