Et si Donald Trump arrivait à ses fins
L’élection américaine de 2024 approche de son dénouement avec l’élection du 47ème président de la première puissance mondiale, qui sera définitivement connu le 5 novembre 2024. À moins que les États-Unis ne nous réservent un énième rebondissement dans cette campagne singulière, marquée par des violences et des attaques des plus viles. Si l’issue demeure totalement indécise, le monde ne restera pas indemne de ce qui s’est joué ces derniers mois de l’autre côté de l’Atlantique. Deux visions s’opposent : l’ultra-libéralisme défendu par Kamala Harris et l’ultra-conservatisme qui a contribué à la notoriété de Donald Trump. L’Amérique témoigne d’une division croissante, reflet d’une démographie où la population blanche tend à perdre de son influence au profit d’autres communautés. En effet, selon le dernier recensement de 2020, la population blanche américaine a enregistré une baisse de 2,6 %, marquant une première dans l’histoire du pays, surtout chez les enfants, où moins de la moitié s’identifie comme blanche.
Donald Trump tient un discours clivant qui s’attaque souvent à la multiculturalité et aux origines étrangères. Il bénéficie d’une réelle base électorale qui se reconnaît dans son discours xénophobe et protectionniste, n’hésitant pas à qualifier les migrants de « criminels » et à les dépeindre comme des « menaces pour le pays ». L’Amérique de Trump inspire la peur à l’étranger, car elle ne semble ni optimiste ni porteuse d’un projet de vivre-ensemble capable de transcender les différences ethniques et de s’accommoder du mondialisme. Face à cela, que propose son adversaire, si séduisant de prime abord : Kamala Harris.
Une candidate porteuse d’espoir au projet fragile ?
Kamala Harris apporte incontestablement une fraîcheur, incarnant un réel espoir. Elle a l’opportunité de devenir la première femme à s’installer à la Maison Blanche. Son engagement pour la justice sociale, son soutien à la jeunesse américaine et son combat pour les droits LGBTQ+ résonnent sans aucun doute aux États-Unis. Cependant, plusieurs observateurs lui reprochent une difficulté à articuler un projet alternatif clair. Kamala Harris, à l’image de son adversaire, est une self-made woman qui a contribué à sa propre notoriété. Elle est reconnue pour son travail en tant que procureur et pour son investissement politique en tant que sénatrice, notamment lors des auditions sur l’ingérence russe dans les élections de 2016. Pourtant, elle peine à réconcilier les deux Amériques, que tout le monde s’accorde à qualifier de fracturées.
Dans sa volonté de susciter l’espoir, Kamala Harris, tout comme son rival, semble plutôt chercher à conforter sa base qui croit en une Amérique meilleure, tout en maintenant une ouverture sur le monde. Cependant, face à ces Amériques irréconciliables, n’est-ce pas Donald Trump, maître en la matière de la division, qui est en passe de l’emporter ?