À quoi joue Donald Trump, Vers un bouleversement des relations internationales !
La visite de Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche a marqué les esprits et provoqué un séisme diplomatique. Si l’échange tendu opposant Donald Trump et son vice-président JD Vance à Volodymyr Zelensky a tant choqué le monde, c’est avant tout parce qu’il a été retransmis en direct, exposant un président ukrainien affaibli, visiblement abandonné par son allié américain, au grand bénéfice de la Russie. Si des doutes subsistaient quant à l’impact de l’élection de Donald Trump, les mois suivant son investiture confirment que le monde a changé, et avec lui, l’équilibre des alliances internationales. Une question s’impose : à quoi joue Donald Trump ? Quel est son objectif final et dans quel état le monde se retrouvera-t-il après son passage ?
Durant la campagne américaine, les observateurs semblaient davantage focalisés sur les polémiques, parfois grotesques, qui accompagnaient Donald Trump. En Europe, il incarnait tout ce que l’on pouvait détester chez un homme politique : ses innombrables fake news et ses attaques virulentes contre Kamala Harris en témoignaient. Pourtant, au-delà de ce folklore, un élément méritait une attention particulière : le projet 2025, conçu par la Heritage Foundation en 2022. Depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, plusieurs mesures issues de ce projet ont été mises en œuvre, illustrant son radicalisme croissant. Russell Vought, l’un des auteurs du projet, dirige désormais le Bureau de la gestion et du budget, une agence stratégique dans l’exercice du pouvoir. Sous sa direction, des milliers de fonctionnaires ont été licenciés, conformément au projet 2025. Autant dire que rien n’est surprenant avec Donald Trump, si ce n’est la brutalité avec laquelle il applique ses décisions.
La politique intérieure de Trump est désormais claire : un ultra-libéralisme rappelant Donald Rumsfeld sous George W. Bush, qui ne faisait qu’appliquer la stratégie du choc théorisée par Milton Friedman, associé à un rejet massif du mondialisme mais aussi de ce que ses partisans qualifient de politique « immigrationniste ». En revanche, sa politique étrangère reste floue, bien que des signes de clarification émergent, avec une première ébauche esquissée à la Conférence de sécurité de Munich et un approfondissement lors de sa rencontre avec le Président Zelensky.
America First : une politique exclusivement intérieure ?
Marco Rubio, nommé secrétaire d’État, était supposé être l’architecte de la politique étrangère de Trump. Pourtant, aucune ligne directrice claire apparaît. Le Président Trump privilégie un isolationnisme assumé, laissant aux Européens les dossiers les plus délicats. Toutefois, une chose semble évidente : la politique intérieure définira désormais la posture internationale des États-Unis. En d’autres termes, Donald Trump semble vouloir rompre avec la démocratie telle que l’Occident l’a façonnée et défendue jusqu’ici.
Le modèle américain voulu par le 47ᵉ président repose sur un autoritarisme assumé sur le plan politique, un protectionnisme décomplexé sur le plan économique et une alliance avec des régimes antidémocratiques sur le plan diplomatique. Une première pierre a été posée avec le rapprochement avec la Russie, où Vladimir Poutine a été ouvertement soutenu par son homologue américain.
Dans un contexte de solidarité internationale envers l’Ukraine, certains pays partisans de la vision trumpiste en ont profité pour marquer leur position. Viktor Orbán, en Hongrie, a ainsi déclaré : « Les hommes forts font la paix, les hommes faibles font la guerre. » Giorgia Meloni, plus prudente, a néanmoins repris les propos de JD Vance à la Conférence de Munich sur la liberté qui serait menacée en Occident : « Toute division de l’Occident nous affaiblit et profite à ceux qui veulent voir le déclin de notre civilisation…«
De nouvelles alliances se dessinent, mais nul ne sait où elles mèneront. Si l’Union européenne ne réagit pas, le déclin de l’Occident pourrait devenir une réalité, comme le prédit Giorgia Meloni.
