2022, une nouvelle vision pour Madagascar
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Spécialisé dans la communication et l’analyse politique. Il intervient notamment sur les médias spécialisés sur l’Afrique.
gregory.sileny@madagascar-media.com
2022 s’apparentera-t-elle à la réalisation d’une émergence économique tant espérée par les concitoyens malagasy ? Il y a 4 ans de cela, beaucoup d’espérances accompagnait l’élection d’Andry Rajoelina. Entre temps, Madagascar a subi successivement, la grande famine dans le sud et son exposition médiatique, la crise sanitaire et la récession économique. Toute cette résultante a perturbé les plans du pouvoir exécutif et les prévisions calendaires et budgétaires. Sans évoquer la tentative d’assassinat sur Andry Rajoelina, les critiques outrancières ou disproportionnées à l’encontre du covid-organics, les vicissitudes concernant l’intégration au sein du plan Covax facility autant d’affaires qui ont balayé une lassitude ou un quelconque ennui sur la vie politique malagasy. Une grande première.
L’année 2021 fut donc mouvementée et plaça Madagascar au devant de la scène, pour le meilleur comme pour aussi des faits moins reluisants, à l’image de cette journaliste et correspondante de France 24, affirmant que dans le Sud de Madagascar, la population se nourrit du cuir de chaussures pour lutter contre la famine. Un propos fort critiquable, assujetti à la polémique qui s’est suivi d’une tout autre version, plus objective lors du documentaire réalisé par Envoyé Spécial le 25 novembre 2021.
Cette nouvelle année 2022 est un cru principalement tourné vers l’extérieur et le monde, autrement dit la mondialisation. Madagascar n’en est plus à espérer qu’il n’y ait pas d’insurrection civile, justifiée ou non, comme par le passé. L’île est résolument tournée vers le monde afin que la pandémie soit derrière nous. Inéluctablement, plus rien ne semble redevenir comme avant, que ce soit pour l’économie du tourisme, les aides structurelles des bailleurs de fonds, la croissance locale habituelle, autrement dit la gouvernance malagasy doit se réadapter et être pensée autrement. Pour cette raison, le pays doit, soit se réinventer et arrêter d’espérer un retour à la normale au risque de subir continuellement les faits exogènes et contraint à un destin somme toute aléatoire, tributaire du contexte sanitaire et mondial. Le choix est binaire, mais ô combien élémentaire dans la fin de ce quinquennat. Dans ce flou ambiant, que Dieu bénisse Madagascar pour 2022…
