Madagascar : « Nos forêts brulent ! » un cri d’alarme ou de désarroi ?
CO-FONDATEUR & REDACTEUR EN CHEF
Nos forêts brulent !
Partout ailleurs sur notre planète, en Amazonie, en Afrique Centrale, en Sibérie, en Indonésie des milliers d’hectares de forêts partent chaque année en fumée. Madagascar fait partie de ce peloton de pays dévastateurs : les malgaches saccagent leur environnement, leur forêt. « Nos forêts brulent ! » lançait récemment comme cri d’alarme, Raharinina Vahinala, la ministre de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), une bien triste nouvelle, qui n’est pas nouvelle, en cette période de l’année.
Parler de l’environnement à Madagascar c’est d’abord se poser des vraies questions : Peut-on parler d’années de luttes contre les feux de brousse infructueuses ou d’années d’insouciance ? Est-ce qu’on s’est déjà demandé pourquoi on n’arrive pas à arrêter les actions destructrices de nos forêts ? Quelles sont les principales causes de la déforestation à Madagascar ? Quelles sont les parts des gens qui brulent et ravagent nos forêts par nécessité, par ignorance et par prédation ? Pourquoi n’a-t-on jamais eu une politique environnementale à la hauteur de nos ambitions ? Une analyse profonde est nécessaire pour répondre à ces interrogations et mener à une approche holistique en intégrant l’environnement au social et à l’économie. L’humilité est essentielle, le MEDD a exprimé son impuissance sans le relais de la population sur le terrain. Il est vrai que le MEDD à lui seul ne peut rien, force est de constater l’importance d’impliquer et d’engager toutes les parties prenantes pour réaliser les actions primordiales. Des actions holistiques et collectives sont indispensables pour réussir de défi de l’environnement et le développement durable à Madagascar.
Nos forêts brulent ! Que cette alarme ne devienne pas un cri de désarroi et ne reste pas comme un cri dans le désert. C’est le moment d’agir. Plus que jamais, nous devons prendre conscience que c’est nous le problème, mais nous sommes aussi la solution. Il est temps de prendre en main notre environnement, nos forêts, les protéger et pour nous et pour les générations futures. On a besoin d’actions concrètes, rapides et coordonnées ; des actions individuelles que communautaires. Le pilotage à l’échelle nationale par le MEDD est indispensable en apportant les soutiens social et économique au niveau local, en encourageant la création dans les villages et localités des groupes bénévoles ou volontaires capables de sensibiliser sur l’importance des forêts et lutter contre les incendies dans les espaces boisés. Qu’est ce qui nous empêche de créer des emplois et des nouvelles infrastructures en mettant en place dans les régions boisées les plus touchées des sapeurs-pompiers. Et enfin, et non pas le moindre, en sensibilisant les populations locales sur la reforestation, en engageant les entreprises, le secteur privé sur l’importance d’avoir une politique responsable avec fort impact social et environnemental.
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