
Amérique dos à dos : Charlie Kirk, le symbole d’une décadence ?

Charlie Kirk, devenu funestement célèbre après avoir été abattu d’une balle dans le cou par un jeune républicain. Réputé pour organiser des débats au sein des universités américaines, il jouissait aussi d’une véritable communauté sur les réseaux sociaux, où il comptait plus de sept millions de followers. Sa mort récente lui a fait franchir la barre des dix millions d’abonnés sur Instagram. Cet homme sulfureux, en raison de ses positions radicales teintées de racisme envers la communauté afro-américaine, est devenu en quelques jours l’étendard de l’Amérique blanche et conservatrice de Donald Trump.
La mort de Charlie Kirk marque un Momentum au sein de la société américaine. Déjà fracturée lors de la dernière présidentielle, où deux Amériques semblaient coexister, cette perte importante au sein du camp de Donald Trump laisse présager une opposition violente entre deux camps : la gauche radicale – en réalité la gauche – et la droite populiste, qui s’apparente davantage à l’extrême droite.
Les sociétés occidentales vivent une histoire sombre qui s’écrit sous leurs yeux, sans trace d’une prise de conscience, semble-t-il. Le vivre-ensemble ne parvient plus à perdurer dans un consumérisme dévastateur où règnent frustrations et inégalités. À travers ces maux se nourrit l’extrême droite, que ce soit en Amérique du Nord ou en Europe. Néanmoins, aux États-Unis, tout paraît disproportionné en raison de son histoire ; d’ailleurs, les droits civiques de 1964 semblent constituer une régression pour l’influenceur Charlie Kirk. Comment ne pas embraser une société avec de telles positions ? Les Américains s’opposent frontalement selon leur groupe d’appartenance, qu’il soit extrémiste ou non : wokisme, libéralisme de gauche, conservatisme pro-avortement, américanisme nationaliste.
Cette réalité occidentale est irréfragablement plus patente aux États-Unis, un pays qui laisse libre cours à l’esprit communautaire. À travers la mort de Charlie Kirk, Donald Trump se lance dans un activisme sans ambages contre tout esprit de gauche, toute critique, toute forme de pluralisme. La haine et le totalitarisme règnent sans connaître de limites. Cette Amérique, promise à d’autres sociétés occidentales comme modèle d’exportation, ne souffrira d’aucun droit de douane. Il en est certain, car Donald Trump est en guerre, in fine, contre la démocratie, l’obligeant à rechercher des alliés potentiels, plus particulièrement en Europe.
L’extrême droite et la droite dure républicaine françaises disposent déjà d’un modèle importé, tout fait pour conquérir un électorat qui voit notamment en l’étranger l’origine de tous les maux de leur société. Si Charlie Kirk, capable des préjugés et des avis les plus abjects, est érigé en héros, comment cette société visant à s’étendre en Europe pourra-t-elle encore subsister, alors qu’elle semble déjà acculée par l’ensemble des défis mondiaux.