Site icon Madagascar Media

Soixante ans d’indépendance pour 120 ans de servitude

Soixante ans d’indépendance pour 120 ans de servitude
[social_warfare ]

Par Rodin RASAMIMANANA, Editorialiste.

Nous sommes dans la période de célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance de Madagascar. Mais de quelle indépendance s’agit-il ?

Il est pertinent de rappeler que la constitution de la première république Malagasy a été élaborée et écrite en 1958, c’est-à-dire sous la bienveillance et la tutelle de la puissance coloniale de l’époque. Elle est donc sous influence coloniale, et même si nous en sommes à la quatrième, actuellement le fond demeure. Cela se traduit par le mode d’organisation de l’État, avec ses différentes institutions, par les lois qui régissent la vie publique, la vie économique et la vie sociale fortement inspirées, pour ne pas dire un « copié-collé », des lois de l’ancienne puissance coloniale.

En réalité, l’indépendance est une espèce de placebo langagier pour faire avaler aux malagasy une autre pilule beaucoup plus amère et extrêmement nocive : la servitude des pensées ou l’asservissement des mentalités.

Cette servitude des pensées a débuté à l’annexion de Madagascar en 1896 jusqu’à aujourd’hui. En effet, le modèle colonial repose essentiellement sur l’accaparement des ressources par une minorité au détriment du bien-être de la communauté. Ce mode de pensée tend à se pérenniser par la corruption dans l’administration, par les litiges fonciers interminables, qui restent des pratiques contre productives. Les dirigeants eux-mêmes, en l’adoptant, l’ont érigé comme norme en lui donnant un autre nom placebo d’agribusiness, concernant le foncier, ou tout simplement de « bizina » pour tout moyen d’espoir d’enrichissement  basé sur la transaction et non sur la production.

Le plan Marshall annoncé par Andry RAJOELINA, après l’épisode du Covid-19 et à la veille de l’anniversaire de l’indépendance, semblerait mettre fin à ces 120 ans d’asservissement des mentalités, par sa recherche du bien-être de la population, par sa volonté d’une autonomie de production pour une autosuffisance d’approvisionnement.

Madagascar serait-il en train de rentrer dans une nouvelle ère d’indépendance ? Les années à venir nous le diront !

©Crédit photo

[social_warfare ]
Quitter la version mobile