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Idées : Repenser la société et redéfinir la notion de développement

Idées : Repenser la société et redéfinir la notion de développement

L’inflation se propage et devient mondiale avec ses cortèges de conséquences néfastes sociales et politiques. La question immédiate qui revient à l’esprit est de savoir comment sortir de cette situation ? Notre société moderne et capitaliste se dirige vers un monde caractérisé par des grandes incertitudes climatiques, sanitaires, sociétales, géopolitiques etc. La pression qui s’exerce actuellement sur le modèle occidental créée des nouvelles guerres civilisationnelles pour la résilience et pour préserver son mode de vie et son mode de consommation.  Tout cela nous pousse à repenser la société dans sa globalité et redéfinir la notion de développement.  Devrions nous changer de modèle ? Sommes-nous prêts à abandonner certains de nos comportements, de nos pratiques et changer de vision ?  Quelle société voulons-nous vraiment construire ? ou plutôt reconstruire ? 

Certains analystes disent que les populations rurales seront mieux armées que celles qui vivent en ville, dans le cas où nous devrions faire face à une grande catastrophe. Les populations urbaines, non-agricoles et non-producteurs, seront dépendant des importations nécessaires pour assurer son fonctionnement et son autonomie, alors que les populations rurales pourraient subvenir à elles seules leurs besoins et pourraient suffire à elles-mêmes, en totales autonomies. Cela nous rappelle l’importance des territoires agricoles nourricières et la nécessité et la responsabilité de les préserver, de les valoriser et de les maintenir voire les accroître. Aujourd’hui, la guerre entre l’Ukraine et la Russie ne se limite pas seulement aux deux pays, mais s’étend progressivement dans le monde avec ses lots de pénuries alimentaires et énergétiques, créant dans un futur proche des nouvelles formes de précarités. La société dans son ensemble a déjà été prévenue et exhorté par l’Etat sur son devoir de solidarité afin d’aplanir et réduire les conséquences des éventuelles pénuries énergétiques à venir. 

Mais sans attendre l’Etat, la société civile peut d’ores et déjà agir et participer pour redéfinir une nouvelle société et sa relation avec la notion de développement et de croissance. Puisque survivre ou fuir la pauvreté serait plutôt une action, un mouvement à contre-courant du modèle libéral et capitaliste. Par exemple : aller vers la campagne pour devenir fermier, y cultiver la terre et recréer des nouvelles formes de solidarités est une démarche innovante et révolutionnaire. Mais cela a un coût, car il implique un abandon de la dépendance au confort. La décision de tout quitter et s’affranchir de la mode de vie imposée par l’utilitarisme croissant serait une vraie rupture salvatrice. Car nous pouvons bien vivre sans GPS, sans climatiseurs (qui tournent à fond toute la journée), sans les milles applications diverses et variées qui nous font croire avec facilité que la vie serait mieux avec elles. Cela dit, il ne s’agit pas de rejeter la modernité dans sa totalité mais de trouver le juste équilibre. Aussi, en cette ère où l’humanité va vers la moitié du 21ème siècle, construire des grattes ciels serait-il toujours une marque d’une société développée, ou serait-ce plutôt vivre dans une maison sur pilotis autonome sur les rives de l’Amazonie ? Partager sa piscine, sa voiture, privilégier la relation que la connexion. Ce sont des exemples parmi tant d’autres. 

Est-ce qu’il est possible d’envisager, de repenser la société et sa relation avec le progrès et le développement ? Le futur immédiat des pays africains n’est pas l’occident. Quand nous aurons compris et changé notre perception que les populations indigènes ne sont pas pauvres et qu’elles sont développées d’une autre manière, une notion à l’opposée de notre conception actuelle, nous aurons compris la profondeur du changement nécessaire, et l’ampleur du travail à accomplir pour changer les mentalités. Une autre alternative du mode de vie basé sur l’hyper consommation dans un monde fini est possible. Certes, la mondialisation est incontournable, elle est toute puissante et uniformisante mais il nous faudrait la repenser quand bien même l’aspiration humaine profonde est le progrès. Comment faire entendre un discours à contre-courant pour la conception d’une nouvelle société ? Ou du moins créer une nouvelle forme d’interaction sociale, solidaire, inclusive et durable et résister à un notre manière de vivre actuelle symbolisée par l’autodestruction. 

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