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Quelle stratégie industrielle pour Madagascar ?

Quelle stratégie industrielle pour Madagascar ?
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L’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) stipulait dans son rapport annuel de 20191 la nécessité pour l’Afrique d’entrer dans la troisième décennie de développement industriel. Parmi les mesures ou résolutions industrielles proposées, on peut citer les activités liées à la création de zones économiques spéciales et de parcs industriels ; les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ; le renforcement des capacités commerciales ; le développement des chaînes de valeur agricoles ; le transfert de technologie ; la politique industrielle ; l’innovation ; l’entrepreneuriat et le développement du secteur privé, l’autonomisation des femmes et des jeunes étant traitées comme des questions transversales.

Madagascar s’ouvre aux champs des possibles

Madagascar est un pays en transition, il est à un tournant de son histoire où les champs des possibles sont nombreux et évidents. Le pays est doté d’une croissance économique stable à 5% depuis deux ans selon la Banque Mondiale. Face à ces signaux de croissance, comment le pays s’organiser pour faire face au défi ? Et quelle stratégie industrielle durable mettre en place ? Sans le savoir, la population malgache dort sur de l’or. La question qui se pose serait donc de savoir comment et pourquoi, le pays n’arrive pas à saisir et appréhender toutes ses richesses. Le pays a besoin d’un réveil transformateur, puisque c’est aux malgaches de saisir à bras le cops leurs avenirs. Il faut savoir que les partenariats entre les pays sont toujours basés sur des intérêts. La volonté de développer une économie basée sur une nouvelle industrie passerait donc par des mesures protectionnistes et une défense ferme et vigoureuse de l’intégrité et la souveraineté économique à la « Trump ». Il est temps pour Madagascar de s’affranchir de son lourd héritage colonial, de s’affranchir de vieilles mentalités et en adopter des nouvelles. Car il est vrai, l’on ne peut pas mettre du vin nouveau dans une vieille outre. La croissance du pays passe par l’industrialisation qui serait née d’une nécessité consciente. Une industrialisation qui se veut être respectueuse de l’environnement et de sa biodiversité. Il est indispensable de mettre en place dès maintenant dans la société Malgache, voire même dans la Constitution, des lois durables sur l’environnement, des règlementations écologiques et obligations environnementales que chaque entrepreneur et industriel doit respecter et suivre. Le pays doit rompre avec l’ancien modèle et rentrer dans une nouvelle ère avec une nouvelle stratégie, une nouvelle approche : une industrialisation à la fois verte et innovante.

Favoriser la transformation locale

La transformation locale est un autre aspect à considérer.  Un des objectifs que le pays pourrait prétendre est la mise en place des filières économiques basées sur la transformation locale, pour en finir avec l’héritage colonial qui ne connait que l’exportation des matières premières. Cette dernière, certes peut apporter des devises mais la transformation et la fabrication locale, le vita malagasy2 élevé en label premium pourrait apporter plus de valeurs ajoutées et des richesses aux Malgaches et au pays. Mais il est difficile d’atteindre cet objectif sans un réel changement des mentalités et une implication de sa jeune population. À savoir, en 2050, la population Malgache avoisinera les 50 millions dont plus de la moitié seront en dessous de 25 ans. C’est une force mais aussi une vulnérabilité si l’on ne met pas en place dès aujourd’hui une politique industrielle visant à favoriser l’employabilité de tous ces jeunes, cela se passera essentiellement par une politique volontariste de formation pour que le pays puisse se doter de toutes les compétences nécessaires dès aujourd’hui mais aussi pour la croissance de demain. Une politique de formation permettrait donc d’asseoir une vraie politique industrielle, elle permettrait de rattraper le retard, de faire un saut en matière d’industrie verte et innovante, et d’en faire un moyen de rayonnement international, un positionnement « vert » , une filière Malgache.

[1] Point annuel sur la troisième Décennie du développement industriel de l’Afrique – Rapport du Directeur général. ONUDI 2019

[2] Le vita malagasy  (Fait à Madagascar) en opposition à vita gasy (la même expression mais avec une connotation péjorative). Le vita malagasy est le nouveau cheval de bataille des ambassades Malgaches de part leur politique de diplomatie économique.

©Crédit photo

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