Par Rodin RASAMIMANANA, Éditorialiste.
La construction de l’arène dans l’enceinte du Rova de Manjakamiadana a suscité une kyrielle de réactions et a fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps. Mais de quoi est-il réellement question pour qu’une construction devienne l’objet d’une passion malgacho-malagasy ?
À la teneur des propos entre ceux qui l’approuvent et ceux qui la réprouvent, le sujet semble toucher le fondement de l’identité culturelle du malagasy voire même l’abysse de l’âme malagasy. Et les arguments ne manquent pas du côté des opposants à cette construction, mais ce qui a retenu notre attention, c’est l’incongruité architecturale et culturelle que beaucoup avancent.
On pourrait dire la même chose de la présence de l’obélisque érigée sur la place de la concorde à Paris, avec des inscriptions en hiéroglyphes, et qui fait la joie des touristes et la fierté des Parisiens et des Français. N’est-il pas le symbole de l’esprit de conquête, d’expansion et d’ouverture au monde de la France ?
La construction d’une arène, dans un modèle architectural semblable à celui du Rova et dans l’enceinte du palais ne devrait-elle pas symboliser l’esprit de créativité culturelle, de maîtrise technique et de rayonnement sur le monde de Madagascar ?
Le temps du changement est arrivé, et tout changement est toujours générateur d’angoisse, de peur, d’incertitude, car parfois il est sécurisant de rester dans la médiocrité du statu quo que d’aller vers l’excellence du changement. L’insularité du Malagasy a tendance à l’influencer sur sa perception du monde, et la maintient dans un enfermement qui l’empêche de voir les opportunités de rayonnement qu’offre le monde.
Madagascar se trouve actuellement à la croisée des chemins entre le statu quo et le changement pour la transformation, entre l’enfermement et l’expansion, entre l’extinction et le rayonnement.
À chacun d’écrire l’histoire qu’il voudra léguer aux générations futures !