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Naina Andriantsitohaina est-il condamné à réussir ?

Naina Andriantsitohaina lors de l'élection électorale

Tongotra miara-mamindra, soroka miara-milanja

C’est Naina Andriantsitohaina qui portera l’écharpe du Maire d’Antananarivo, la plus grande commune de Madagascar. Il est élu à 48,90% des voix avec un taux de participation très faible de 23,13%. Il devance son principal rival de très peu, Ny Rina Randriamasinoro a obtenu 45,49% des voix. Gagner la capitale est un enjeu de taille car être Maire d’Antananarivo constitue un énorme tremplin pour sa visibilité dans le paysage politique Malagasy. Il sera autant visible que le président.

« Tongotra miara-mamindra, soroka miara-milanja »

Proverbe malagasy

Même si ses champs de compétences sont différents de celui de l’exécutif, l’arrivée d’Andriantsitohaina à la mairie d’Antananarivo, avec toute objectivité, est une bonne nouvelle pour la Ville des Milles. En effet, il ne peut que réussir, il est difficile de trouver d’autres échappatoires prétextant que ses actions seraient en opposition à la volonté de l’exécutif. Le président et le maire ne font qu’un : tongotra sy soroka. Iavoloha et Analakely : réunis, et ensemble, forme le nouveau duo politique confirmé par les urnes. Ils constituent le « tongotra miara-mamindra, soroka miara-milanja ». Par conséquent, le développement ainsi que le rayonnement de la capitale de Madagascar ne seront pas compromis par une quelconque cohabitation, ce que Lalao Ravalomanana, la maire sortante, accusait dans la gestion de la propreté de la ville. Avec l’exécutif à ses côtés, Naina Andriantsitohaina décuplerait les compétences du Maire. Et ça tombe bien car les travaux attendent, les chantiers sont immenses : l’insalubrité, l’insécurité, les inondations, les délestages, la pénurie d’eau et de l’électricité, la pollution de l’air, la nouvelle politique d’urbanisation de la ville. Il va falloir traiter l’urgence mais aussi avoir une vision et une stratégie sur le long terme pour restaurer la dignité de la ville, son crédo, lors de sa campagne électorale.


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Hasina

Certains affirment que le mot malagasy vient du mot manankasina « celles et ceux qui sont dignes ». Un mot qui a évolué et a été déformé au cours du temps pour devenir Malagasy. La notion de dignité disparaissait ainsi que toutes les croyances afférentes, mais surtout l’unité et la fierté nationale.

Pendant toute sa campagne, Andriantsitohaina axait sa campagne pour la reconstruction de la ville afin de lui redonner sa dignité, redonner le Hasina à la Ville des Milles. Il faut dire qu’Antananarivo était laissée à l’abandon, depuis plusieurs années, elle a été toujours sacrifiée sur l’autel politique et virevoltait au gré des idéologies politiques successives. Cependant, le mot Hasina, est plus riche dans sa signification Malagasy que par le seul mot « dignité », traduction choisie par Andriantsitohaina. Le dictionnaire Abinal et Malzac traduit le mot Hasina par : vertu, force, puissance, la grâce, prospérité naturelle ou surnaturelle, efficacité, sainteté, vertu attachée à un objet ce qui rend digne de respect. Restaurer le Hasina de la ville d’Antananarivo c’est donc lui redonner sa vertu, sa force, sa puissance, sa grâce, sa sainteté et sa prospérité. Antananarivo a besoin de retrouver tout cela.

À l’approche de la nouvelle année, souhaitons au nouveau maire d’Antananarivo du succès dans ses nouvelles fonctions. Puisse-t-il trouver l’alliance du courage et de la justice dans toutes ses entreprises.

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