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Me too vs Politique ?

Le mouvement Me Too et la politique

La dernière affaire en date mettant aux prises l’ancien Ministre de l’Environnement, Nicolas Hulot, vient illustrer à nouveau, les comportements illicites, déviants et condamnables qui existent au sein de la classe dominante. Si, jusqu’ici l’omerta régnait, offrant une immunité à des hommes de pouvoir d’agir en toute impunité, cette protection illégitime tend à cesser inéluctablement.

Le premier scandale de grande ampleur en politique est né sur le sol américain avec l’affaire du Sofitel qui accusait Dominique Strauss-Kahn de viol, alors qu’il aspirait à devenir candidat à l’élection Présidentielle en 2012. Depuis cette histoire infâme, le mouvement me too, né en 2017, a déclenché un déferlement d’attaques légitimes envers des auteurs de viols, de sexisme notamment dans le monde du cinéma avec l’affaire Wenstein. Si les langues se délient, puis une vague de femmes osent témoigner, le monde politique risque désormais de nous révéler des affaires passées sous silence alors que la précampagne présidentielle a débuté. 

Qui croire entre présupposé victimes et accusés ?

Nicolas Hulot a endossé le statut de victime après avoir estimé faire l’objet d’un lynchage médiatique après la sortie du documentaire d’Envoyé Spécial diffusé sur France 2 le jeudi 25 novembre. Au-delà de cette affaire, il convient d’en tirer une analyse sur ce qu’elle renvoie. Que les femmes puissent enfin dénoncer leurs bourreaux, ce n’est qu’un rétablissement de la vérité in fine, toutefois la société française vient nourrir des contradictions troublantes. Les féministes dénoncent le patriarcat et ses dérives tout en cautionnant par leur silence, et donc indirectement l’hypersexualité sous le voile du libre-arbitre et du libéralisme. 

Que des hommes délinquants sexuels ou auteurs de sexisme ou que sais-je, ne doivent plus survivre impunément dans le monde médiatico-politique, car leurs fonctions requièrent un devoir d’exemplarité, il n’y a aucun débat. Mais en plus d’attaquer ces hommes surprotégés, il convient de dénoncer l’hypersexualisation de la femme au sein de la société, sortir des idées libérales, antichambre des libertaires pour aboutir aux libertinages, formes extrémistes dudit libéralisme. Ceci étant dit, nous ne pouvons pas conclure sans revenir sur la plaidoirie des défenseurs de ses hommes de pouvoir. Ils ont tous décliné le même argument : le tribunal médiatique. Une hérésie intellectuelle puisqu’il s’agit bien d’hommes médiatiques ce qui normalisent de fait un traitement médiatique de leurs affaires. La justice applique la condamnation ou l’acquittement qu’il faille livrer alors que les médias viennent pointer des comportements non compatibles avec la sphère publique qui reste un privilège nécessitant un devoir de moralité.

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