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Femmes, plus jamais la médiocrité !

Mme Mialy RAJOELINA, Première dame de Madagascar
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Le rôle de la Femme

Il est inconcevable de penser « progrès » sans l’émancipation des femmes, en ce XXIème siècle. Que de chemin parcouru pour aboutir à cette affirmation, mais très vite, il faut se rendre à l’évidence, que la route est encore longue pour s’enorgueillir d’une égalité entre les hommes et les femmes, à Madagascar. Partout, dans le monde, le rôle de la femme évolue et ne se résume plus à la seule éducation des enfants et/ou à la gestion domestique du foyer. A Madagascar, il est difficile de rompre avec cette déclaration comme en témoigne la dernière journée de la femme du 8 mars 2019(1)

Un combat de longue haleine

En conséquence, ce que nous tentons de mener ici est d’élargir notre préoccupation sur la place de la femme bien au-delà de nos croyances et des structures millénaires bien ancrées dans nos sociétés, nos écoles et nos familles. Parler de l’émancipation des femmes c’est déconstruire des dogmes, ébranler des convictions, ériger des nouvelles idées. Le combat reste d’actualité, rendant la cause noble. L’histoire retiendra les bienfaiteurs et bienfaitrices qui ont contribué à l’émergence des grands courants de l’émancipation des femmes : des constitutionalistes, des activistes, des blogueurs, des écrivains, des politiciens, des entreprises, des organisations, des associations, et des citoyens etc. Mialy Rajoelina, la première dame de Madagascar en fait son cheval de bataille(2)en tant qu’ambassadrice du Fond des Nations Unis pour la Population. L’effort pour mener ce combat est plus nécessaire que jamais notamment dans la Grande île, où peu de femmes accèdent aux études supérieures, aux postes à haute responsabilité tandis qu’une grande majorité d’entre elles ne sont pas autonomes, réduites à l’illettrisme.

La place de la Femme dans l’agriculture

Il devient coutumier de dire que 75% de la population Malagasy sont agriculteurs, mais corrigeons cela et disons plutôt « une majorité agricultrices », car ce sont les femmes qui constituent près de 70 pour cent de la force agricole du pays et produisent environ 90 pour cent de toutes les denrées alimentaires. Première déconstruction d’un dogme. La plupart des femmes sont peu qualifiées et sont employées dans le secteur informel. Il est temps que cela cesse, et qu’elles aient toutes un accès à tous les pans de la société, indépendamment de son origine, qu’elles soient en campagne ou en ville. L’accès à l’éducation, à la formation professionnelle, à la santé, au monde de l’entreprenariat doivent être facilités et encouragés. Dans un pays, caractérisé par sa population « jeune », comme le nôtre, ces mesures sont des impératifs inconditionnels.

« Tsy misy tsy natera-behivavy »

Proverbe malgache

Pour y arriver, il y a nécessité d’ériger des nouvelles mentalités transformatrices à l’égard des femmes, de renforcer leurs capacités en entrepreneuriat et de leadership, de les laisser parler et s’emparer de leurs droits. Ce sont ces ressorts qui vont contribuer à une profonde transformation sociétale. Il est temps pour nous de lever les tabous et d’éplucher avec volontarisme et humilité tous les codes familiaux, les normes et les traditions sociales qui constituent des facteurs d’inégalités et empêchant ainsi l’émancipation des femmes.  Une femme est une richesse. Une femme c’est une mère en devenir, c’est le pays dans sa composante la plus essentielle. La philosophie Malagasy conçoit qu’en chaque femme s’incarne chaque individu qui compose le peuple : « Tsy misy tsy natera-behivavy », nous sommes tous nés d’une femme. En Malagasy, nous disons Firenena, pour désigner la Nation, le Pays, il est tout à fait normal d’utiliser ce mot dont la racine est « Reny » qui signifie Mère, une femme. Nos ancêtres ont compris depuis longtemps l’importance du rôle et la place que tiennent les femmes pour bâtir le pays. Il est temps de donner aux femmes Malagasy la place qui leur est dû et de leur réaffirmer :  Femmes, plus jamais la médiocrité !

[1] Madagascar: un concours de lessive pour la journée des femmes fait des vagues

[2] « Le développement de l’Afrique passera par l’émancipation de la femme » Mme Mialy RAJOELINA

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